Si je vous avais parlé il y a peu de l’excellent Loup Garou de Londres, un autre titre revient souvent : celui de Hurlements, petit classique de Joe Dante qui se confrontait au monde de la lycanthropie sous un angle inattendu. Posant les bases des loups garous d’Underworld (ils contrôlent leur transformation) tout en s’assurant avec les talents de maquilleurs de Rob Bottin, le résultat, même si il a pris quelques rides, a de quoi encore enthousiasmer.


Titre mythique que ce Hurlements, qui ne laisse pas vraiment prévoir l’apparition de loups garous dans la formule. Tout est d’abord là pour nous faire croire à un film de psychopathe classique. Une actrice principale sympathique, une voix vicieuse pour le psychopathe, un mari moustachu typique des années 80… Le film a un peu vieilli à cause de ça : il est vraiment ancré dans les années 80, autant pour le style vestimentaire que dans l'intrigue tournant autour d'une sorte de camp de vacances. La hippie nymphomane aux cheveux longs noir de jais, elle a vieillie, même si on comprend que cet aspect sauvage est volontaire. Le trip camping et Bungalow fait également penser à une autre référence dans le domaine de l’horreur : Vendredi 13. Difficile de ne pas faire le rapprochement quand nos personnages entendent des bruits dans la forêt sombre, appellent et éclairent les arbres à proximité pour ne rien voir. Mais Dante commence à épicer son histoire avec des éléments étranges, qui nous dévient peu à peu du thriller attendu. Déjà avec la disparition du cadavre du psychopathe et des marques de griffures qu’il a laissé à la morgue, par les comportements étranges de certains membres de la clinique, et par le comportement de plus en plus bizarre du mari de Kate. En fait, nous ne serons véritablement fixé qu’en milieu de film, où après quelques vérités générales sur les lycanthropes, nous assisterons à un coït sauvage près du feu de camp, et où nous verrons en contrejour des profils de loups crier sous la lune. Joli, mais l’effet spécial en dessin animé a vieilli. Les créatures sont aussi à cette image sympathique mais bancale, car les effets spéciaux de transformation, aussi généreux soient-ils, ont très mal supporté le poids des années (the thing semble être le seul taillé pour survivre). Mais une fois transformés, leurs gueules vicieuses de prédateur ont de quoi tenir en haleine. On tient ici les plus impressionnants loups garous qu’on ait pu voir au ciné avec ceux de Dog Soldiers (qui sont impressionnants, mais très mal filmés). Véritablement terrifiants et adeptes du carnage, ils ne décevront pas, rendant chacune de leurs apparitions mémorables. Toutefois, il faut signaler que la scène de transformation, véritable bonheur pour l’amateur d’effets spéciaux en latex, a vieillie. Sur certains plans, l’aspect caoutchouteux de l’animatronique est trahie par la proximité de la caméra. Mais le résultat, nettement impressionnant, saura toujours contenter le fan de bons maquillages vintage (les autres retourneront voir underworld et ses morphings moches). Le final, pour le moins pessimiste et qui se révèle d’un cynisme vraiment savoureux (les gens voient un loup garou se transformer devant eux et se faire tuer, et ils doutent encore), s’aventure sur de nouvelles pistes et augurait du meilleur pour une éventuelle suite, mais pour ceux qui connaissent Hurlements II…

Voracinéphile
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le 15 déc. 2015

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