Le cinéma est mort, passons maintenant au débat : cette phrase que devait prononcer Guy Debord au début de la projection du film éclaire toute la visée de celui-ci.
Pour Debord, la société est, suite au triomphe du capital, devenue "spectaculaire". C'est à dire que les liens sociaux, les perceptions du monde, tout se voit imposer un obstacle, un spectacle. Un spectacle, c'est une représentation artificielle de la réalité, un intermédiaire entre l'individu et le monde qui l'entoure.
Ce spectacle, ça peut être votre tenue: toutes les marques que vous portez vont vous définir aux yeux des autres, vous serez d'abord vu comme amateur de Nike par exemple, alors que ce sont des objets qui vous sont extérieurs et surtout ce sont des marchandises. Le spectacle peut aussi se retrouver dans la politique, qui se concentre sur des faux problèmes pour mieux occulter la lutte des classes: " Toute division montrée est en réalité unifiée, et toute unité montrée est en réalité divisée " dit Debord dans la Société du Spectacle.
Debord veut donc combattre le spectacle, en particulier dans le cinéma, c'est pour cela qu'il fait ce film: il veut que ceux qui sont venus dans l'optique de se divertir (et donc de s'aliener, de se soumettre à leur condition de prolétaires) se prennent une claque dans la gueule. Il n'y aura pas de film, maintenant parlez entre vous, renouez avec la réalité, organisez vous pour renverser le système.
Le cinéma est mort, le cinéma est spectacle, il est temps de vivre.