I love L.A. par pierrick_D_

Un croque-mort anglais tombe amoureux d'une touriste américaine et plaque tout pour rejoindre la fille à Los Angeles,où elle tente de percer en tant que comédienne.Le type a du mal à s'acclimater aux moeurs hollywoodiennes et son histoire d'amour sera cahotique.Mika Kaurismaki est le frère sous-doué d'Aki,qui n'est lui-même déjà pas fameux.Il fait des films assez inintéressants et vaguement ennuyeux.Ce n'est pas franchement mauvais,mais c'est loin d'être bon.Ce n'est ni du cinéma commercial,ni du cinéma d'auteur.En fait,c'est rien,le finlandais brassant du vide au milieu du néant.Ce qui ne l'empêche nullement de faire carrière depuis longtemps,alignant imperturbablement des films qui restent confidentiels.Peut-être est-ce la réputation de son frangin qui l'aide à trouver des financements.Ici,il adapte un roman,plus ou moins autobiographique semble-t-il,de Richard Rayner,avec qui il cosigne le scénario.En résulte la laborieuse description d'une histoire d'amour plate impliquant des personnages sans relief."I love L.A." louvoie entre dépliant touristique et caricature outrancière du microcosme du showbiz californien.On peut cependant sauver quelques moments amusants et une stigmatisation de ce petit monde pitoyable des soutiers du spectacle,dans cette ville où chacun pense avoir un avenir artistique,où les apprenties comédiennes sont serveuses et les rockeurs nettoyeurs de piscine.A l'heure du grand déballage médiatico-sexuel que nous connaissons actuellement,il est piquant de voir représentées dans ce film des aspirantes(c'est le mot juste) actrices prêtes à s'allonger pour obtenir un rôle,autour desquelles rôdent des tas de mecs qui veulent les "lancer",mais surtout dans leurs plumards.Mais Kaurismaki évite de se montrer trop acide,il fait lui aussi partie de cet univers,et il atténue sa critique en montrant une vraie fascination pour ce miroir aux alouettes,à travers nombre de références cinéphiliques parsemées ça et là,et des apparitions dans leur propre rôle d'un certain nombre de vedettes.A propos de vedettes,le finlandais est parvenu à attirer dans son film pas mal d'acteurs connus sans doute désireux d'afficher leurs prétentions arty.Mais comme Mika,en plus de filmer moyennement,ne sait pas diriger les comédiens,les prestations laissent à désirer.Les principaux rôles sont tenus par David Tennant,extraordinairement juvénile,et la splendide Vinessa Shaw.A l'époque,ils étaient encore verts et bien loin de la densité de jeu dont ils feront preuve plus tard,Vinessa dans "Two lovers" et David dans la série "Broadchurch".Autour d'eux,c'est la débandade.Julie Delpy massacre un personnage de serveuse idiote et nympho,et Lisa Edelstein,la belle brune de "Dr. House",est inexistante.Quant aux apparitions de Johnny Depp,Jean-Pierre Kalfon ou Anouk Aimée,elles sont purement pathétiques.Seuls échappent au désastre James LeGros,inénarrable en agent survolté,Joe Dalessandro,l'acteur des films underground de Paul Morissey ou du "Je t'aime moi non plus" de Gainsbourg,formidable en photographe libidineux,et surtout Vincent Gallo,dont l'interprétation décalée et la dégaine d'enfer rendent très brillant son personnage de rockeur raté.N'oublions pas la présence des Leningrad Cowboys,le groupe de musiciens finlandais,déjà vus dans des films d'Aki Kaurismaki,dont ils sont très proches.Ainsi que le démontre cette énumération,le film est un véritable melting-pot,ce qui est dû à une coproduction anglo-américano-franco-finlandaise.