Ice Cream Man
4.2
Ice Cream Man

Film DTV (direct-to-video) de Norman Apstein (1995)

Vous ne connaissez pas le réalisateur Paul Norman ? Malgré sa filmographie de pas moins de 125 films, c’est normal puisque le bougre n’a œuvré que pour l’industrie du porno. La « célèbre » trilogie Edward Penishands, version porno de Edward aux Mains d’Argent, c’est lui ! 125 films dont 124 pornos. Mais quel est donc ce mystérieux 125ème film ? Il s’agit de Ice Cream Man sorti directement en vidéo en 1995, son seul et unique film que nous qualifierons de normal. Enfin, « normal » n’est pas le terme le plus adéquat tant le film tient plus de l’OFNI que du film d’horreur qu’il est censé être au départ. Car si aujourd’hui Ice cream Man a développé un statut de petit film culte (du moins si j’en crois ce que j’ai pu lire dessus), c’est qu’il est tellement étrange, parfois WTF, qu’il en est devenu involontairement une comédie. Alors une fois de plus, allons explorer la face sombre du cinéma avec Ice Cream Man.


L’histoire, c’est celle du petit Gregory, qui alors qu’il n’avait que 8 ans, voit le conducteur de son camion de glace préféré se faire tuer par des bandits. Qu’avait-il fait ? Aucune idée. Une chose est sûre, c’est que le petit Gregory est traumatisé et qu’il va faire un looooong séjour à l’hôpital psychiatrique Wishing Well. Trente ans plus tard, Gregory a grandi. Il décide de reprendre la fabrique de glace laissée à l’abandon, retape le camion et part faire des tournées pour distribuer des glaces à tous les gentils petits enfants qui ont envie de bien beaux cornets de crèmes glacées. Mais voilà, son long séjour ne lui a pas fait du bien puisqu’il est complètement dérangé mentalement. Ah oui oui, tuer des gens pour en faire des glaces, ça ne lui pose pas de problème. Sauf que lorsqu’il décide d’enlever un enfant qui passait par là, Petit Paul (il s’appelle Paul et il est petit), trois de ses amis décident de partir à sa recherche et se retrouvent vite confrontés au marchand de glace psychopathe.
Ice Scream Man, c’est un peu l’enfant bâtard des Goonies et de ces films de famille dégénérée. Une comédie involontaire matinée de gore portée par Clint Howard (Apollo 13, Austin Powers) et sa tête bizarre, qui n’avait pas eu de premier rôle depuis Messe Noire (1981). Il est également le frangin de Ron Howard, réalisateur de Willow, Da Vinci Code ou encore Apollo 13, mais ça c’était pour la petite anecdote. Il est épaulé par David Warner (Tron, Titanic, Damien), Sandahl Bergman (Conan le Barbare, Kalidor), Jan-Michael Vincent (la série Supercopter) ou encore David Naughton (Le Loup-Garou de Londres, Sam Suffit) dans des petits rôles.


Ice Cream Man ne tarde pas longtemps à nous présenter son attraction principale, le personnage de Gregory donc, interprété par un Clint Howard complètement à fond. Gregory est donc sévèrement dérangé du bulbe. Il tue les gens qui l’emmerdent un peu trop et il s’en sert pour faire des glaces. Il garde des morceaux de corps humain dans son congélateur ; il met des bouts d’œil dans les cornets de la police ; il frotte les boules de glace pour les enfants sur le nez d’une tête congelée ; il amène des cornets de glace sur des tombes ; il fait un cornet géant avec une tête d’un cadavre en guise de boule … Oui il est comme ça Gregory, il est joueur. Le problème, c’est que Clint Howard est tellement dans son rôle que son personnage est complètement exagéré dans la débilité de ce qu’il fait, dans ce qu’il dit, que le film lui-même s’en retrouve handicapé puisqu’on a tendance à en rire plutôt qu’à en avoir peur. Du coup, certains plans, voire certaines scènes, voulant toujours en faire trop, deviennent vite absurdes, vides de sens, et complètement gratuites (la perquisition de police, le globe oculaire, les souris dans le congélo, …). Ajoutez à cela un personnage gros joué par un acteur mince auquel on a caché des oreillers (parfois visibles) dans les vêtements, une femme de 65/70 ans jouée par une actrice de 30 ans, un sponsoring Converse se traduisant par des chaussures de la marque toutes les 2 minutes à l’écran, des flics parmi les plus stupides qu’on ait vu à l’écran et vous obtiendrez un film très étrange, pas toujours très logique, qui ne ressemble à aucun autre, mais au demeurant plutôt fun.
Il est à noter qu’en 2014, une campagne de financement participatif sur Kickstarter a vu le jour dans l’optique de pondre une suite, « Ice Cream Man 2 : Sundae Bloody Sundae », pour le 20ème anniversaire du film original. Echec total, ce sont à peine 4000$US qui ont été récoltés sur les 300000 demandés. Toutefois, le projet n’est pas abandonné et une autre alternative de financement serait recherchée.


Ice Cream Man est un film très particulier. Parfois craspec, rempli de scène barrées, bancal sur bien des points, il a le mérite de faire rire même si ce n’était aucunement l’intention de départ.


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cherycok
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le 4 mai 2019

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cherycok

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