Roberto Andò (Les Confessions) n'a pas cherché trop loin le sujet de son nouveau film, puisqu'il a adapté son dernier livre Il bambino nascosto. A ce sujet, se pose d'ailleurs la question de ce qui est crédible et acceptable dans un roman et qui passe moins facilement au cinéma. Il bambino nascosto confronte deux mondes et deux âges : celui d'un professeur de piano solitaire et celui d'un gosse qui a le tort d'être le fils d'un camorriste, qui plus est en grand danger. Le choc initial entre le vieil homme et l'enfant débouchera t-il sur un lien quelconque, on vous laisse le deviner. Le réalisateur fait son possible pour dévier des sentiers battus d'un récit attendu et il y parvient parfois, notamment grâce à une description à la fois amoureuse et sordide des ruelles du vieux Naples où la violence, pour être sourde (et muette) n'en est pas moins tragiquement présente. Le portrait de cet homme aigri et asocial n'est pas mal vu non plus et se révèle touchante, grâce au talent immense de Silvio Orlando. Le jeune interprète qui lui fait face a du mal à tenir la mesure face à lui mais cette histoire d'enfant caché le rend plus témoin qu'acteur. Quand le film, qui suit un faux rythme, s'accélère sur la fin et devient une sorte de thriller, tous les enjeux sont posés et le dénouement peut arriver, sans fausse note. Disons que l'on aurait apprécié d'être un peu plus surpris, surtout avec une mise en scène qui se fait assez souvent paresseuse.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Films inédits en salles à voir (ou pas)

Créée

le 5 mars 2022

Critique lue 137 fois

Cinéphile doux

Écrit par

Critique lue 137 fois

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

75 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

73 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13