Je ne suis pas hyper familier des Western Spaghetti. Mais je n’ai pas pu passer à côté de ce film tant on m’avait dit qu’il avait marqué l’histoire du cinéma. C’est donc à l’occasion d’une rediffusion au cinéma que je le découvre.
Je ne sais pas par où commencer. Donc commençons par le début avec cette scène d’introduction qui te plonge directement dans l’ambiance du film. Oser faire 15 minutes de plan sans dialogues ni musique, juste des bruitages et des actions anodines. C’était vraiment quelques chose, et ça nous mets directement dans cette univers lent et nous introduit parfaitement au style du réalisateur.
Car tout le film est rythmé comme ça. C’est très lent avec des plans très rapprochés et pas beaucoup de dialogues. Tout se joue dans le visage de l’acteur et dans le placement de la caméra. Et qu’est ce que c’est réussi !! J’ai été subjugué par des choses dont je ne pensais même pas être sensible. Avec ce film je viens de découvrir une nouvelle sensibilité en moi dont je ne soupçonnais même pas l’existence. J’ai été émerveillé par tout les plans, à chaque secondes. Des plans simples, mais tellement beau, sans parler des plans un peu plus techniques avec les grues qui était juste parfait, notamment le plan de la gare qui est parfaitement calé avec la musique.
D’ailleurs la musique parlons en, si avec le rythme qu’avait le film, n’importe quelle BO aurait fait tâche et aurait gâché le film tant le travail sur les bruitages et le sound design en général était parfait, c’était sans compter Ennio Moricone qui signe là une des plus belle et iconique BO de l’histoire du cinéma. De fait, le film a été réalisé pour coller à la musique, et pas l’inverse, ce qui rend cette composition d’autant plus singulière.
Chaque personnage avait sa propre musique, et chaque acteur a su composer avec celle ci afin de la rendre encore plus grandiose (voir Henry Fonda en batard, lui qui est d’habitude le gars sympa avec une tête de sympa, fait du bien, et nous prouve une nouvelle fois ses talent d’acteurs).
D’ailleurs, Sergio Leone a fait un travail dantesque pour filmer ses acteurs, énormément de plan rapprochés (ou qui se rapprochent via un zoom), ou des plans suivant un personnage (souvent pour ajouter une tension dans le moment) comme à l’habitude le réalisateur, mais également des plans d’ensemble nous laissant entrevoir cette immense et magnifique décors. Ces longues plaine à perte de vue, et cette Amérique naissante, symbolisé par ces lignes de chemins de fer nouvellement construite. Tant de dialogues y font référence (« tu es un homme du passé », « adieu les hommes, les femmes et les dollars » etc). Si le film comporte peu de dialogues, ceux ci sont réfléchis et prédisent, pour la plupart, l’amer avenir de l'Amérique. Sergio Leone nous prouve qu’il ne faut pas forcément être américain pour savoir filmer et comprendre l’Amerique en nous livrant ce qui est, sûrement, sa plus belle itération.
En bref, si tout le film aurait pu se casser la gueule avec ce rythme très lent et cette ambiance qui ne se prête pas à une composition, et un réalisateur ne voulant plus faire de Western, c’est dans le talent de Sergio Leone et Ennio Moricone que le film a su se rattraper, et a su faire de lui un chef d’œuvre parmis les chefs d’œuvre du 7e art qui m’a laissé clouer sur mon siège pendant quasi 3h tant la tension était palpable.