Grand homme de théâtre roumain, Silviu Purcarete n'a réalisé qu'un seul long métrage, loué par la critique mais peu vu lors de sa sortie à Bucarest, en 2012. Il est vrai que le film a de quoi décontenancer par son style baroque, du Kusturica mal digéré diront certains, et son scénario abscons et foutraque. Il s'agit d'une farce, d'une satire de la Roumanie communiste des années 60, à travers les personnages excentriques de Palilula, une petite ville où l'on peut arriver mais jamais partir (Une sorte d'Hotel California, donc). Lorsqu'un pédiatre y met les pieds pour la première fois, il s'aperçoit avec stupéfaction qu'aucun enfant n'y vit. Plutôt que de donner une explication, le film enchaîne les scènes hautes en couleurs, une succession de fêtes orgiaques, où la gnôle coule à flots. Le fin du fin est de se régaler d'un festin de grenouilles, lesquelles pourraient bien se révolter, un jour ou l'autre. Cet Ovni, qui n'est pas irregardable mais qui verse systématiquement dans le surréalisme, épuise par sa longueur (140 minutes) et sa frénésie continuelle. Impossible de s'accrocher à un seul personnage, ils sont trop nombreux et plus dingues les uns que les autres. Si encore les tentatives de burlesque opéraient, ce serait déjà ça, mais non, toute cette agitation a en définitive quelque chose de lugubre de vain.

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le 31 août 2022

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