À la fin des années 90, à Singapour la crise financière sévit et la population survit.
Une petite famille de classe moyenne fait face, avec un difficulté supplémentaire : Jiale, le fils tyrannique du couple. Epuisée et enceinte, la mère fait venir Teresa, une jeune philippine qui va devoir apprendre à gérer l’indomptable garçon.
Ce film est beau. Je crois que c’est l’adjectif qui convient le mieux.
Pas de fioritures ou de passages inutiles. Le temps de la projection, on est plongés 15 ans en arrière, on sourit à la vue des VHS, des vêtements trop amples et des walkmans cassette. On se laisse porter par les bêtises de ce gosse en manque d’attention et par l’amour inconditionnel que Terry lui porte, le temps passe à une vitesse folle.
On est loin du drame social classique, pas de discours larmoyant, de flashback, de scénario prévisible. Il persiste une certaine légèreté, un réalisme qui nous frappe ; Tout est suggéré, on ne prend pas le spectateur par la main pour lui expliquer l’importance du grand-père ou la vie que Terry a du abandonner dans son pays. Non, et c’est cela qui est agréable. Anthony Chen, pour son premier long métrage, a créé un lien tacite avec ses spectateurs ; les mots auraient semblé grossiers pour exprimer le message qu’il voulait faire passer. Ses images et petits moments plein de poésie le font bien mieux.