Ils sont partout
4.3
Ils sont partout

Film de Yvan Attal (2016)

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Je m'attendais à un grosse comédie à la française, avec du pouet pouet, une musique envahissante et une tentative d'imiter le cinéma américain. Finalement c'est bien.


C'est un film à sketches et c'est inégal. On commence avec les deux récits les mieux construits ; on remarque un style assez simple, l'aspect comique n'est jamais forcé, l'auteur prenant le temps pour développer la situation et les personnages. C'est un humour pince-sans rire en fait. Et les personnages sont vraiment chouettes.


Le troisième récit, sur les ramoneurs, m'a un peu moins convaincu : l'idée est comique, mais l'auteur insiste un peu trop sur ce côté comique, ce qui tue un peu le rire ; je pense aussi qu'il y a un problème de rythme au niveau des répliques. La quatrième, sur Jésus est un très chouette délire dont la structure narrative fait un peu défaut hélas : on accuse quelques chutes de rythme sur la fin et la chute est trop extravagante telle quelle, même si sur le papier ça fonctionne.


Le 5ème, une série d'interviews brèves, est plus un coup de gueule facile ; vite vu et vite oublié. Pour le 6ème on part à nouveau dans un gros délire assez amusant ; les personnages sont bien travaillés, la fin est douce amère. Le 7ème est basé sur une idée excellente, mais la chute est un peu plate.


Ce qui ressort de tous ces courts, c'est que tous les personnages, juifs ou non (hormis dans la série d'interviews) sont des gros connards. Et Attal semble se régaler avec eux. Les récits 1, 2 et 6 sont vraiment les piliers de ce film, les récits les mieux développés. C'est dommage que les autres tirent le film vers le bas.


La mise en scène est loin d'être vilaine : le découpage est clair, efficace, lisible. On remarque que ce n'est pas filmé comme une comédie populaire, Attal propose des points de vue intéressants et laisse l'humour surgir là où on ne l'attend pas forcément. Au niveau du jeu d'acteurs, je trouve que ce sont dans les récits 1, 2 et 6 que les acteurs ont le plus de place pour jouer ; dans les autres, c'est plus vite expédié : Lelouch, Podalydès et tous les autres se contentent de jouer le personnage écrit et ne proposent pas (ou n'ont pas l'occasion de proposer) un jeu plus nuancé, plus travaillé. La musique fonctionne (même si je ne suis pas fan de rap).


Bref, ça se regarde, on en tire du rire et une critique finalement qui va un peu plus loin que démonter les clichés sur le juif.

Fatpooper
6
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le 12 oct. 2019

Critique lue 453 fois

2 j'aime

Fatpooper

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