Personnage particulier (dans le film) dont la psychologie relève sans doute une structure psychotique de type syndrome d'Asperger, Alan TURING présente toutes les caractéristiques de ce qu'on appelle vulgairement un enfant, puis un adolescent surdoué, . En l'occurrence, incapable de nouer des relations sociales, inapte à la métaphorisation du monde, seule l'abstraction mathématique fait sens pour lui. C'est ainsi que l'adolescent amoureux qu'il fût, dans une Angleterre encore réfractaire à certaines pratiques sexuelles (mais l'Angleterre est loin d'être le seul pays concerné par cette proposition), n'a sublimé manifestement une seule chose, son amour pour Christopher, qui s'exprimera dans le décryptage, la machine à déchiffrer utilisant la cryptographie.
Nous pardonnerons quelques libertés avec les réalités et les inconnues de l'histoire.

Dans ce film, c'est le parcours étonnant de ce personnage extra ordinaire, que nous suivons. Et Benedict Cumberbatch campe là assez élégamment cet homme blessé.
Parmi les personnages principaux du film autour de TURING : les secrets qu'ils relèvent de la vie privée ou de la stratégie politique, voire en l'occurrence la stratégie de guerre. Avec les secrets, leur cortège de mensonge, d'état ou de moralité.

Le titre du film nous propose un jeu de mots. Par imitation (même terme qu'en français, excepté pour la prononciation), on entend faire semblant d'être, ou encore imitation de l'intelligence, artificielle.
Imitation comme nom de tous nos masques, de nos secrets, de nos mensonges. Cela nous empêche-t-il vraiment de rester de vrais citoyens du monde ?

Qu'est-ce que je préfère, la puissance créatrice qui aboutit à faire réellement avancer l'humanité ? La manière dont il vit sa vie dans le secret (encore un) de son intimité ?

Voilà pourquoi j'ai apprécié ce film, parce qu'en plus de nous narrer les origines d'une guerre mondiale dont la durée a été estimée réduite de 2 ans grâce à la machine de Turing, parce que c'est l'histoire d'une personne unique, un individu, comme nous le sommes tous, mais qu'il s'agit aussi de notre histoire universelle.

Bonne séance et oublions les Oscars, faisons-nous plaisir :)

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le 30 janv. 2015

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Agyness-Bowie

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