Le bon, la brute et la légende
Clint n’a pas construit qu’une œuvre. Il a construit un mythe. Le sien. Celui d’un cavalier solitaire aux cheveux blondis et à la peau séchée par le soleil. Celui d’un acteur devenu réalisateur. Celui d’un travail acharné protégé par un mur de modestie. Celui d’un mélange parfait entre masculinité et sensibilité.
Lorsqu’il réalise "Unforgiven", il a 62 ans. Un âge probablement propice pour une nouvelle introspection. William Munny, son personnage, semble avoir fait la sienne depuis plusieurs années. Tueur, psychopathe, alcoolique, il est devenu simple fermier, père, veuf éploré. Pourtant, lorsque l’occasion de redevenir lui-même, le temps de quelques jours, se présente à lui, il la saisit à bras le corps. Quelle peut bien en être la raison, mis à part la récompense, qui semble être davantage un alibi ? Il était le meilleur des tueurs. Craint et redouté, célèbre pour ses faits d’armes. Il n’est plus qu’un simple fermier. "Just another guy", comme il s’entête à le rappeler aux autres, et aussi à lui-même.
Doit-on embrasser sa nature, quelle qu’elle soit ? Peut-on indéfiniment passer ce que l’on est sous silence ? A force de temps, le mensonge prendra-t-il des allures de vérité ?
Clint dit que non, et semble bien sûr de lui. Bénéfice de l’âge, du temps, des cheveux blondis et de la peau séchée par le soleil.
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