In transit est le septième long-métrage de Jaclyn Bethany. L’actrice principale est aussi la scénariste. Le film raconte l’histoire de Lucy, serveuse dans un bar/restaurant dans une petite ville du Maine. Son monde commence à changer lorsqu’elle commence à poser comme modèle pour une peintre de passage.
Le regard que porte la peintre jouée par Jennifer Ehle est intéressant. On se rend compte de l’attraction que ces artistes créent, l’effet qu’ils ont sur leur modèle en les faisant se sentir désirables. Aussi, le concept de poser pour des peintres, surtout quand il s’agit de nu, est une situation très intime. Pourtant, et c’est ce que cherche à montrer la réalisatrice, il y a un contraste entre l’intime et le regard très technique que pose l’artiste sur le corps des modèles. La fin du film laisse un goût amer et ne tente pas de l’égayer ce qui donne beaucoup de réalisme.
Le film est rythmé par des notes de piano stridentes, comme si on était dans un thriller, qui étonnent et tranchent avec la lenteur du film, heureusement qu’il n’est pas plus long que 1h25. L’ensemble du long-métrage donne une impression de détachement, notamment à travers le personnage principal qui est assez silencieux. Une certaine froideur, malgré de beaux sourires, qui se ressent aussi à travers les décors enneigés. Dans l’ensemble on se sent touché par l’histoire de Lucy et son petit-ami Tom mais pas spécialement attaché à eux.
La photographie est par contre réussie, le froid se fait sentir et j’ai trouvé beaucoup de poésie dans la scène du générique sur la glace.