Rêve lucide

Le défaut principal de Nolan, c'est que ses films, à force de trop vouloir en dire et en faire, finissent juste par donner une migraine monstre. Sans parler de la musique action/suspens juste insipide et infernale au possible.

Le défaut principal d'Inception, c'est qu'il passe complètement à côté de son sujet, le rêve. Un songe est une odyssée décousue et rocambolesque; on s'émerveille de ces incohérences et concepts délirants mis bout à bout pour former un tout, qui nous apparait pourtant cohérent quand on dort. Je ne suis donc pas là pour me bouffer, sur trois niveaux de rêves imbriqués, du pan pan boum boum. Ceci est juste le résultat de sa volonté de créer des blockbusters bien américains, parce que visiblement, il croit qu'il faut que ça pète de partout pour s'accorder les faveurs de ses spectateurs.

Alors qu'il lui suffirait juste de créer des personnages consistants et pas condensés de clichés et de redite de la saga Batman. La proximité temporelle avec la sortie de Batman Dark Knight, fait qu'on ne peut pas s'empêcher de comparer le couple Leo/Marion Cotillard avec Bruce/Rachel. Il faudrait aussi les laisser s'exprimer sans mettre constamment de la musique sans âme de blockbuster dessus, c'est dingue, des fois on ne les entend presque plus parler.

Inception brasse donc globalement les même travers que Batman Dark Knight; trop long, trop de personnages qui en disent trop et trop coincé du slip. Les lignes de dialogues des protagonistes coupent constamment l'herbe sous le pied du spectateur en exprimant clairement leurs travers et les concepts (philosophiques, techniques...) qu'ils manipulent. On se voit donc un peu bête de ne pas pouvoir prolonger la réflexion, ce qui nous plonge dans un visionnage finalement vachement passif. Ceci conduit à un film globalement hyper sérieux qui ne s'accorde aucun moment de détente, humour ou que sais-je. Alors que ce point m'apparait essentiel pour rendre un film digeste; tant les personnages que les spectateurs ont besoin de souffler un peu avant de renouer avec les choses sérieuses, surtout au vu de la durée du truc.

La réalisation n'aide en rien, je n'accroche pas des masses au jeu de caméra que je trouve complètement lambda et oubliable. Tandis que les ralentis, c'est comme la référence mythologique à Ariane et la fin alambiquée, c'est juste over pompeux.

Au final, je m'en tamponne pas mal du concept qui repousse les limites du cerveau, tant les choix de dialogues et d'ambiances instaurent une atmosphère pesante et plus taillée pour faire péter le box-office qu'autre chose.