Et Victor Hugo de crier "la vivisection est un crime!"

(...) On enchaîne avec la deuxième séance culte, Incidents de Parcours (Monkey Shines dans son titre original) de George A. Romero, qui comme Darkman de Sam Raimi la veille, n’est pas le film le plus évident de la carrière de l’homme aux mille zombies. Il n’est d’ailleurs pas question de morts-vivants dans celui-ci mais d’un singe qui développe une connexion télépathique avec un tétraplégique après avoir été inoculé d’un vaccin expérimental (le singe, pas le tétraplégique). Sur fond de vivisection, Romero développe son récit autour d’un de ses thèmes de prédilection, le combat entre civilisation et l’instinct animal. Première expérience de studio pour le réalisateur, celui-ci a du se faire à l’idée que le film qu’il voulait faire ne ressemblera pas forcément au film que les producteurs veulent. Malgré de nombreuses coupes et remontages, et une fin des plus insupportables, Incidents de parcours reste un film qui comporte son lot d’horreur. Plaçant son histoire dans un contexte déjà pas joyeux, l’expérimentation animale étant un sujet douloureux car polémique et largement controversé, le long-métrage se construit sur un fond philosophique évident posant ainsi les questions du contrôle de l’homme sur l’animal, de sa supériorité apparente, de l’anthropomorphisme et bien évidement de la cupidité humaine, nous laissant ainsi un beau programme de réflexion. Romero, avec certes un peu moins d’ambition que dans son dernier opus zombiesque (je parle bien évidement de Day of the Dead), développe une mise en scène très intimiste très proche de ses personnages. Il y a finalement peu d’extérieur et le film est un quasi huis-clos, si ce n’est dans la maison du protagoniste, au moins dans sa tête, lorsqu’il s’évade en se projetant en première personne dans son singe lors de séquences meurtrières tout droit sorti d’un film de Sam Raimi. Vous l’aurez compris, pas forcément le plus original dans sa conception technique, Incidents de Parcours n’en reste pas moins tendu comme un string du début à la fin grâce à une certaine sensibilité particulièrement violente que Romero distille durant le long-métrage. On se retrouve alors le propre miroir de notre protagoniste, tous pris au piège d’un fauteuil duquel on ne peut (ni veut) se lever avant la fin. (...)


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VictorTsaconas
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le 30 déc. 2015

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Victor Tsaconas

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