Aïe... Il fallait bien que ça arrive : avec une telle approche cinématographique, je ne pouvais probablement adhérer à tout ce que fait Quentin Dupieux, dont j'avais vraiment apprécie « Au poste ! » et « Le Daim ». Mais là, malgré un super point de départ, je n'ai pas accroché. La bande-annonce avait pourtant su me séduire, jouant justement sur le suspense de ces deux événements incroyables mais vrais.
Seulement, le suspense ne fait pas long feu dans le long-métrage et est surtout mal exploité, surprenant sur le coup avant de se rendre compte à quel point ce qu'en fait le réalisateur n'est pas à la hauteur des attentes, à l'image d'un scénario décevant et d'un rythme beaucoup moins maîtrisé que d'habitude, offrant quelques situations intéressantes et parfois amusantes, sans nous passionner outre-mesure.
Certains points pourtant essentiels ne sont jamais évoqués (les sauts dans le temps de Marie ont-ils des conséquences et une influence sur le reste du monde ? Dupieux n'aborde pas la question une demi-seconde), provoquant assez vite une forme de lassitude et de désintérêt vis-à-vis d'une intrigue répétitive dont il ne semble quoi savoir faire.
Heureusement, la dernière ligne droite prend un tournant étonnamment grave, où l'auteur de « Réalité » se fait presque philosophe, à la fois critique des nouvelles technologies de plus en absurdes comme de la course à l'éternelle jeunesse, qui fera basculer la vie des personnages concernés jusqu'à leur perte.
De plus, le quatuor Alain Chabat - Léa Drucker - Benoît Magimel - Anaïs Demoustier est excellent, donnant un peu de corps à des personnages assez peu attachants (le premier excepté). Bref, pas la grosse cagade, mais un résultat poussif, frustrant, ne confirmant pas l'apanage du jamais deux sans trois : en espérant que je saurais me réconcilier (enfin, deux sur trois ça reste largement suffisant pour ne pas fâcher!) avec l'ami Quentin dès le prochain film.