Le paradoxe et la fausse modernité de ce blockbuster tiennent à une utilisation brillante et impressionnante des nouvelles technologies de l'époque, les images numériques principalement, que les auteurs du film associent pourtant à un scénario bas de plafond qui additionne les plus insupportables conventions.
Cette histoire de féroces extraterrestres attaquant la Terre -un sujet abordé dans le même temps par Tim Burton avec bien plus de causticité- est une coquille vide et fait un film d'une rare pauvreté intellectuelle dans son genre. Pour quelques scènes spectaculaires, que ne doit-on subir de clichés, de complaisance et de sottise. Au moyen de dialogues indigents, les personnages servent des considérations sentimentales et morales incroyablement primaires. On est, sur le fond, proche du cinéma de série Z.
Et puis, il y a cette inaltérable prétention de l'Amérique à se penser l'image autant que la garante de l'humanité. D'humanité, le président américain n'en manque pas ici. Il est tellement républicain et bienveillant qu'il en devient abstrait ! C'est même lui qui, à bord de son avion de chasse, carrément, conduit les Terriens dans leur reconquête militaire. L'ensemble des personnages est de la même eau.
Un film catastrophe à tous égards.