"Indiana Jones et le Cadran de la destinée", une déception qui laisse un goût amer. Après une attente fébrile et l'espoir de retrouver l'aventurier emblématique, le film nous sert une version pathétique d'Indiana Jones, bien loin du héros que nous avions tant aimé. Harrison Ford, pourtant de retour dans le rôle-titre, ne parvient pas à insuffler la vie et l'énergie qui caractérisaient son personnage autrefois.
Disney a cru naïvement que simplement coiffer Indy de son chapeau et lui rendre son fouet suffiraient à raviver la flamme de cette franchise. Mais le résultat est une caricature épuisée et desséchée de ce qui faisait la vitalité du personnage. Le film manque cruellement d'âme et se contente de nous proposer une aventure fade et dépourvue de sens, revenant exactement là où le précédent opus nous avait laissés, mais sans l'enthousiasme, l'énergie d'antan.
Le chapeau emblématique et le fouet ne sont plus que des accessoires sans vie. Les scènes d'action, autrefois palpitantes, sont désormais ternes et dénuées d'intérêt. L'humour tombe à plat à chaque tentative, et le scénario prévisible ne parvient pas à susciter l'intérêt.
Le dénouement est tout aussi décevant, avec une exploration du passé d'Indy qui se révèle médiocre et inutile, laissant les spectateurs se demander : "Tout ça pour ça ?" Les aspects techniques du film, tels que les décors, les costumes et la photographie, manquent de créativité et semblent artificiels. Même la musique de John Williams, habituellement envoûtante, semble fatiguée et hors de propos.
Les nouveaux personnages introduits dans le film ne parviennent pas à marquer les esprits, et certains d'entre eux sont rapidement oubliés. Phoebe Waller-Bridge incarne Helena Shaw, la filleule d'Indy, mais son personnage manque de profondeur. Mads Mikkelsen livre une performance solide, mais son personnage est vide et caricatural. Les retours de personnages emblématiques comme Marion et Sallah ne parviennent pas à sauver le film de sa médiocrité.
"Indiana Jones et le Cadran de la destinée" est une triste déchéance pour une franchise autrefois vénérée. Il échoue à rendre justice à l'héritage du célèbre archéologue et laisse un sentiment de gâchis et d'incomplétude. Au lieu d'offrir un baroud d'honneur digne de ce nom, le film désacralise l'icône d'action qu'est devenu Indiana Jones, le reléguant au rang de relique. Un dernier au revoir décevant pour une légende du cinéma.