Je l'ai vu hier je trouve ce film incroyable le personnage du commissaire / père est incroyablement fort oui parfois on perd un peu l'intrigue policière et le film est à la limite de tourner au documentaire mais la force du personnage rattrape tout car au final le propos essentiel du film n'est pas dans la résolution d'une enquête policière ou le tableau d'un pays en difficulté mais dans celui d'un personnage au prise avec son sentiment de responsabilité et son sentiment d'impuissance.
Oui bien sûr le contexte d'une police en proie à la corruption dans un pays avec un état défaillant est important mais pas essentiel le commissaire Billong serait en poste en France serait-il plus apaisé ? Je ne crois pas car certes il aurait les moyens matériel de mener son enquête est sa violence serait surement moins apparente mais le sentiment de son devoir à accomplir continuerait à le tarauder devoir de tenir son rôle (role de père, role de comissaire de police, role de chef du village) et à l'écraser d'une culpabilité énorme. Culpabilité qui provient de l'exemple de ceux qui l'on précédé (il cite sont grand père qui a lutter pour l'indépendance du pays) et du sentiment qu'il n'arrive pas à tenir ce rôle (être à la hauteur ne cesse de revenir dans ses paroles).
La violence plusieurs fois insoutenable qui s'exprime dans le film résonne autant comme un aveu d'impuissance que de frustration d'un homme qui droit jusqu'à en devenir d'une rigidité effarante est animé par son sentiment de tenir son rôle non pas pour lui mais parce s'il défaille tout (sa famille, son pays qui dans ses mots se confondent) sombrera dans le chaos.
Face à tout celà le commissaire se confronte à sa conscience (Billong n'est pas un Torquemada qui applique ce qu'il a la conviction de devoir faire) il se torture, il souffre d'avoir le sentiment d'aller contre sa conscience mais il doit choisir se salir aller contre ses principes humains pour accomplir son devoir. La scène où il rencontre la marchande de beignets est révélatrice.
Il doute de pouvoir y arriver mais il ne cedera pas allant meme contre sa propre conscience.
J'espère un jour voir Thomas Ngigol s'attaquer au Roi Lear de Shakespeare.