revoici Tarantino dans sa veine préférée, celle dans laquelle il excelle: le décalage, les personnages déjantés, aux qualités aussi remarquables que dévoyées. Ici une page d'histoire nous est racontée au travers d'une galerie de personnage de la seconde guerre mondiale, apportant tous leur concours à un camp ou à l'autre, dans la mesure de leurs moyens. Le pouvoir de la propagande et du cinéma y est évoqué comme une mise en abyme du travail du cinéaste. Les justiciers américains y sont caricaturaux et jubilatoires, à l'image de Brad Pitt, les nazis y sont polyglottes et rusés, les intellectuels se font hommes d'actions, les femmes artistes célèbres jouent les Mata Hari, Les jeunes femmes juives deviennent propriétaire de cinéma et résistante sous couverture. La galerie est incroyable, le verbe cru, et la violence stylisée. L'humour décalé et génial nous arrache des rires lors de scènes qui pourtant décrivent des faits peu drôles. L'émotion nous prend aussi aux tripes face au visage savant de la barbarie. A ne pas manquer.

Badguy
8
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le 23 oct. 2015

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Badguy

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