Après avoir longuement réfléchi sur ce que j'ai pensé du film, j'en suis arrivé à la conclusion qu' "Inherent Vice" est une expérience vraiment intense, nous faisant ressentir durant 2h30 le trip que Doc Sportello, joué par un Joaquin Phoenix extraordinaire comme à son habitude, a durant toute son histoire. A travers la fin des années 60, pris entre la Guerre Froide, Charlie Manson et la guerre du Vietnam, on est donc plongés dans un univers étrange, volontairement et extrêmement confus. Ce qui fait que nous trouverons le film tantôt long, à certains moments, tantôt vif à d'autres, puisque beaucoup d'éléments et de personnages défilent devant Doc et nous, spectateurs, rendant la chose assez "bavarde"
Drôle et au rythme perturbant, bien que justifiée (à la manière de Sofia Coppola qui a volontairement rendu "Somewhere" ennuyeux, avec brio et succès, pour nous faire ressentir l'ennui de Stephen Dorff), accompagnée d'une bande-son et d'une photographie nous donnant réellement l'impression de voir un film des années 60-70. "Inherent Vice" est un OVNI cinématographique, très long (certes), qui ne va pas plaire à tout le monde mais qui m'a fait immédiatement plongé dans son univers, le rendant agréable ou non à tout moment tel un "trip".
J'en conclus donc qu'objectivement, "Inherent Vice" est un très beau film, réussissant parfaitement à nous plonger dedans, servi par des acteurs hilarants qui s'en donnent à coeur-joie (Mention spécial à Josh Brolin) mais qui m'a plutôt déçu, moi qui m'attendait à un film de Paul Thomas Anderson plus proche d'un "Boogie Nights" que d'un "The Master", dans son rythme et son empathie. Je vous recommande tout de même de vivre cette expérience et d'en faire votre propre jugement.