Sorti en catimini et donc sacrifié par son distributeur aux USA le mois passé, ce petit thriller est pourtant hautement recommandable à défaut d’atteindre l’excellence. On le doit à un cinéaste assez compétent, touche-à-tout et honnête faiseur en la personne de Neil Burger qui a réalisé, entre autres, l’excellent « Limitless » ou le bon remake de « Intouchables » ainsi que le premier volet de « Divergente » et quelques films plus oubliables. Ici, il met en scène la vedette de la série « Les chroniques de Bridgerton », Phoebe Dynevor, qui nous épate une seconde fois après l’excellent suspense conjugal « Fair Play » sur Netflix il y a deux ans qu’elle irradiait de son talent. Ici, elle tient « Inheritance » sur ses frêles épaules et on ne va pas la quitter durant une heure et demie. Aussi à l’aise dans les moments sérieux que dans les séquences plus mouvementées, elle se révèle une nouvelle fois une comédienne très prometteuse.
Comme certains l’ont fait de manière plus ou moins expérimentale (le récent récipiendaire de la Palme d’or et d’une pluie d’Oscars avec « Anora », Sean Durkin, avec son génial « Tangerine » ou encore Steven Soderbergh qui adore tenter de nouvelles choses), Burger a décidé de filmer son thriller d’espionnage avec un iPhone. Cela donne un cachet particulier au film plutôt pertinent, le grain de l’image étant peu habituel tout autant que créateur d’un certain réalisme brut. Dès les premières images à New York, on est littéralement immergé. Et comme « Inheritance » passe de la Grosse Pomme à l’Égypte puis à l’Inde pour finir en Corée du Sud, on a l’impression de vraiment y être avec cette façon de filmer qui ressemble à celle de la caméra à l’épaule avec cette qualité de l’image singulière en plus. Loin d’être un gadget ostentatoire, ce procédé montre ici sa valeur ajoutée.
Après, il faut reconnaître que l’intrigue en elle-même est quelque peu cousue de fil blanc et ne révolutionnera rien. Le rebondissement principal est peu étonnant voire prévisible et le fil narratif est classique et réduit à son plus simple appareil. « Inheritance » fait le choix d’être un petit thriller d’espionnage aux velléités minimalistes. Ce qui lui va bien mais qui empêche tout spectaculaire à la Jason Bourne puisqu’on est ici dans un certain vérisme. Mais les quelques séquences sous tension qu’offre le long-métrage sont bien faites et agréables à suivre comme cette course à moto dans les minuscules ruelles de Dehli. Assez court, dynamique, non dénué de quelques incohérences mais captivant, voilà un petit suspense agréable et qui dénote par son choix de mise en scène et son côté à la fois cosmopolite/exotique et épuré.
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