Ink
6.5
Ink

Film de Jamin Winans (2009)

Sérieusement, ce qui se fait de plus intéressant, de plus innovant, de plus ambitieux dans le cinéma américain aujourd'hui se trouve dans les productions indépendantes
Ink, c'est un de ces Ovnis qui sortent, de temps en temps, que l'on voit par hasard, suivant sa réputation, suivant le bouche à oreille, que l'on regarde sans vraiment savoir à quoi s'attendre, et donc avec la promesse d'être surpris. Fait avec trois bout de ficelle et plus d'imagination que l'ensemble de l'oeuvre de Michael Bay ne pourrait prétendre en avoir, le coup d'essai de Jamin Winans est une oeuvre incroyable et difficilement classable, loin d'etre parfaite mais d'une sincérité artistique absolue, de celle que l'on pouvait trouver dans les oeuvres de jeunesse de David Proyas ou Krut Wimmer.
Obscur à la fois visuellement et scénaristiquement, Ink voit s'affronter deux forces, invisibles et anonymes, symboles de nos rêves et de nos cauchemars, et donc en conflit constant. Au centre de cette bataille, John et Emma, père et fille, luttent à la frontière du monde réel et de leur subconscient, jusqu'au point où les deux se rencontrent, se fusionnent. Un peu embrouillé dans son concept, le film bénéficie toutefois d'une réalisation absolument hors du commun, jouant d'effets de contrastes et de sursaturation pour nous faire sans cesse douter de la réalité des actions se déroulant sous nos yeux. Ce travail culmine lors de deux scènes d'une beauté visuelle et symbolique exceptionnelles (et tout particulièrement la scène de l'accident de voiture, conduite tel une symphonie du desespoir), et de rares fightscenes travaillées avec un sens de l'espace et de la chorégraphie dont nombre de réalisateurs aguerris devraient s'inspirer.
Lorgnant par moment sur "Dark City", parfois sur "Brazil", Ink est un objet visuel à part, personnel et unique, difficile d'accès mais réellement touchant par son honnêteté, laissant présager du meilleur pour un réalisateur intelligent, téméraire, et surtout - qualité trop rare -, entièrement dédié à la dimension artistique de son média.
Warden
7
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le 4 mars 2011

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Warden

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