Après 15 films grandioses les Coen nous reviennent en très grande forme, j'avais tellement hâte de voir ce nouveau bijou et c'est enfin chose faite, Inside Llewyn Davis inspiré en grande partie du chanteur Dave Van Ronk nous présente un (je ne dirais pas un loser magnifique car tout le monde copie ce terme) mais un simple gars essayant de percer dans le monde difficile de la chanson sans y parvenir, un talent de l'ombre qui n'entrera jamais dans la lumière et à qui il n'arrive que des emmerdes. Pour incarner ce fameux cousin maudit du professeur Larry Gopnik d'A Serious Man les Coen font un choix absolument parfait et intelligent puisqu'ils offrent à l'excellentissime Oscar Isaac son premier grand rôle, en effet l'acteur ayant notamment joué dans "Sucker Punch" ou encore dans le sublime "Drive" n'a jamais porté un film en temps que premier rôle et c'est une véritable découverte, un acteur et chanteur incroyable qui mérite d'être plus souvent mit en avant. Pour l'accompagner dans sa pénible balade quoi de mieux qu'un chat vagabond, une irrésistible petite boule de poil drôlement nommée Ulysse, un évident clin d’œil à leurs film "O'Brother", un magnifique animal qui saura nous faire sourire comme il saura nous toucher. Bien évidement le casting ne renferme pas uniquement un acteur et un animal, il contient également une délicieuse créature appelée Carey Mulligan (déjà apparue au coté d'Oscar Isaac dans "Drive") qui pour une fois n'est pas si délicieuse, une Carey Mulligan qui laisse tomber sa jolie petite coupe blonde et opte plutôt pour de long cheveux noir, en plus de cela elle aime abuser (pour notre plus grande joie) du mot "asshole" (se qui veut tout simplement dire: abruti). Ensuite apparaît un chanteur très connu que ce soit dans le domaine musical et cinématographique puisqu'il a déjà été vu dans "The Social Network", "Time Out" ou encore "Une nouvelle chance", on le voit certes peu dans le film mais rien que le moment ou lui, Isaac et Adam Driver chante "Please Mr. Kennedy" est foutrement jouissif et entraînant. Pour continuer sur une bonne lancée voici le grand, que dis-je l’immense John Goodman déjà apparu dans plusieurs des films des Coen, il joue là un gros drogué désagréable, pas très sympathique et bizarrement coiffé toujours avec autant de talent, il est accompagné de son chauffeur, le jeune, plutôt flippant et pas très causant Garrett Hedlund qui ne cesse de faire rire de par son look de loubard et de sa réactivité ou plutôt de sa non réactivité^^. D'autres acteurs géniaux sont au rendez vous comme le couple Gorfein interprété par les excellents Ethan Phillips et Robin Bartlett, ils sont tristes et drôles à la fois, de plus le fameux chat Ulysse qui leur appartient a disparu, ils sont tout simplement impeccables. Sinon il reste Adam Driver que l'on voit très peu mais qui est splendide surtout comme cité plus haut au moment de chanter "Please Mr. Kennedy" et F. Murray Abraham en producteur pas tellement convaincu. En bref un casting royal. Pour ce qu'il en est de la réalisation, elle est simplement parfaite, sobre, simple et douce, la mise en scène est impeccablement magique, les décors sont époustouflant, l'ambiance froide des années 50/60 est soigneusement maîtrisé, elle est souvent glauque voir sombre et rarement joyeuse. Nous en venons maintenant au point qui est sans aucun doute le ou l'un des plus importants points du film, je veux bien entendu parler de la bande son, elle est foutrement monumental, il faut bien sûr apprécier le Folk sinon pas sur d'arriver au bout, chaque chanson, chaque morceau est diffusé en entier, rien n'est coupé et ça c'est très risquer, car les gens n'ont peut être pas envie de perdre à chaque fois 3 minutes sur chaque chanson mais pour l'histoire et le style du film c'est woaw, les Coen nous font partager et ressentir leur profond amour pour la musique et c'est un très joli cadeau, de plus certain morceau sont chanté par les acteurs eux même. Pour finir un autre point très important: le scénario, un scénario Coenien si je puis dire, parsemé d’émotion, de glauquitude, d'humour, de situation déjanté et de dialogue farouchement mortel. Une histoire qui peut s’avérer complexe sur la fin mais qui finalement est très clair, le final n'est autre qu'une fabuleuse métaphore concernant la vie franchement pas trépidante du talentueux et méconnu Llewyn Davis. Encore un coup de maître des uniques et prodigieux frangins, un pur bijou qui mérite le plus de récompense possible, fabuleux !!! Merci à vous Joel et Ethan Coen. (sans "h" le Coen merci)

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le 4 avr. 2014

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