Insipidous

Grosse déception pour Insidsious. Il faut dire aussi que j'en attendais beaucoup, la presse US et certains spectateurs ayant encensé le film. Malheureusement, il n'y a pas grand chose à sauver.

Les personnages sont génériques, mais ça on peut le pardonner, le genre horreur ayant l'habitude de brosser des héros souvent interchangeables. Le problème est que les acteurs ne font rien pour sauver le tout, Patrick Wilson en tête. Rose Byrne est tout à fait correcte dans un rôle de femme dépassée par les événements qui commence à lui coller à la peau.

L'histoire débute, de façon fort banale, par une maison hantée. Les effets utilisés sont plutôt classiques mais efficaces, on frissonne parfois, même s'il n'y a rien de transcendant dans la mise en scène. On s'attend à une énième variation du "chéri, j'ai vu bouger les rideaux tout seul on déménage" "mais non, tout va bien, c'est pas parce que le chat a disparu et que la maison est bâtie sur un ancien cimetière indien qu'il faut avoir peur"... Et là, surprise : le mari accepte et la famille déménage. Changement de décor et grosse chute de pression, et de là tout va de mal en pis. On frôle souvent le ridicule avec des monstres caricaturaux et franchement moches (la palme au Dark Maul de pacotille) et on tombe même complétement dedans avec l'intervention de mamie voyante et ses deux ghostbusters, sans doute censés apporter une note d'humour au film mais qui achèvent de plomber une ambiance déjà en déliquescence...

Le troisième acte se vautre alors dans le n'importe quoi avec un plaisir coupable, dans une scène d'introspection complétement ratée. On sent l'influence de Lynch, mais c''est un ratage total, au mieux une pâle imitation au pire un pastiche sans âme. Et le twist final, tellement indispensable qu'on le sent venir à des kilomètres achève le spectateur assez courageux (ou masochiste) pour être resté jusqu'au bout.

Mise en scène ultra-classique, lumière plate au possible et souvent trop cheap, fausses bonnes idées, ce film aurait pu être un agréable divertissement, voire même une alternative aux productions estampillées "horreur" qui sortent à la pelle des usines hollywoodiennes. Au final, ce n'est qu'un ratage de plus, un soufflé qui ne réussit à gonfler que le spectateur. A éviter.