Nolan, ça me gonfle. Comme ça c'est dit d'entrée de jeu. Nolan pour moi c'est un mec qui voulait faire pompier qui a fini par mégarde dans un studio de cinéma un jour et a réalisé un film, et comme les gens ont aimé, il a abandonné le combat du feu pour s'adonner pleinement à sa seconde passion. Parce que Nolan, il pompe, il pompe, il pompe encore et toujours sur la moindre idée. Il pourrait faire un film de 3h sur mamie Gertrude qui va chercher son pain le matin et nous caler un grand message métaphysique plein de symbolique grandiloquentes sans aucun problème. Il est comme ça Nono, la simplicité c'est pour les tapettes !
Bon, après cette mise en bouche trollesque, deux questions peuvent vous venir à l'esprit, je me les suis moi-même posée :
1) "Pourquoi diable t'es-tu mis en tête de t'infliger ce film si tu déteste Nolan,?"
2) "Mais sinon tu l'as aimé ce putain de film ?"
Et à cela je répond 1) parce que j'aime tout ce qui se rapporte à l'espace et à la physique quantique et que voir un film sur deux éléments allait forcément me faire sauter le pas, et 2) en partie, et pas vraiment à la fois.
Bon on va commencer par ce qui est bien. Autant pour l'écriture j'ai tendance à conchier Nolan presque autant que je conchie les papys à 20 à l'heure sur la route, autant pour les questions visuelles je reconnais que le bonhomme sait y faire, comme quoi il s'est peut-être pas perdu complètement par hasard dans un studio. A ce niveau-là le film fait fort, particulièrement dans les scènes spatiales et la représentations des phénomènes physiques. En fait, visuellement le film est tellement réussi qu'il se passerait presque de son. Mais là, c'est justement le drame.
Parce que Nolan quand il était pompier, il avait sans doute un ami appelé Hans Zimmer. Et il a eu la magnifique idée de faire appel à cet ancien ami pour composé la bande-son de son film. Le problème est que cet ami a lui aussi gardé ses mauvaises habitudes de son anciennes profession, et pompe sans vergogne dès qu'il en a l'occasion. Et le résultat, c'est que la musique dans Interstellar hurle dès qu'elle le peut, elle va gueuler, beugler, s'égosiller pour vous rappeler en continu qu'elle existe, comme un gosse de 4 ans hyperactif. Non contente d'être aussi originale qu'une blague de Cyprien, Nolan a également eu la superbe idée de pousser le volume de cette dernière à fond, à la limite de faire saturer vos enceintes pour appuyer le moindre moment un tantinet triste ou dramatique. Et là ça passe ou ça casse. Dans les moments de tension, ça marche relativement bien en réalité, mais dans les moments d'émotion, c'est une catastrophe sans nom ce procédé. Parce que dans ce cas, la musique prend le pas sur l'émotion induite au lieu de la servir, comme une béquille inutile, l'ingrédient de trop qui s'ajoute quand on en avait pas besoin. La scène où Cooper écoute tout les messages reçus depuis 23 ans se suffisait franchement à elle-même, voir toute la merde qu'a vécu sa famille sans qu'il ne puisse rien y faire et le voir fondre en larme c'est déjà assez déchirant comme ça, c'était peut-être pas la peine d'invoquer un orchestre dans mon salon qui joue fortissimo à côté de mon oreille, si ?
Et finalement, tout ça pour que le père Nolan nous fasse encore le coup de nous vendre sa soupe comme meilleure qu'elle ne l'est réellement. En soit le scénario et l'écriture d'Interstellar ne sont pas mauvaises, mais c'est servi avec une finesse de bûcheron dans le propos et ça nous prend allègrement pour des cons à essayer de se faire passer pour beaucoup plus complexe que ça ne l'est. Faut dire que les fans de Nolan aident pas toujours, à pondre des théories à la pelle sur le moindre élément paumé dans ses films même quand la fin est aussi limpide que de l'eau de roche et sans autre interprétation réellement possible, mais bon on va dire que c'est pas vraiment sa faute sur ce coup, je lui en tiens pas vraiment rigueur.