Mankind was born on Earth. It was never meant to die here.

Attendu comme un des meilleurs films de l'année, le nouveau métrage de Nolan vaut effectivement le détour. Une réflexion poussée sur l'écologie et l'intérêt de sauvegarder notre planète qui pourrait ne plus être habitable à force d'en épuiser les ressources et de la maltraiter place le film dans un contexte malheureusement bien trop plausible et nous encourage à nous questionner sur notre rôle dans la sauvegarde de notre espèce.


Nolan place son récit dans un futur proche, à quelques générations d'ici, le grand-père semblant appartenir à la génération que nous appelons aujourd'hui X, voire Y. Le réalisateur prend le temps de contextualiser les événements à venir, prenant le soin de nous expliquer les conditions dans lesquelles vivent les protagonistes avant de nous lancer définitivement dans le bain. Nolan a su garder la tête froide en proposant des innovations pour ce futur qui ne sont pas trop excentriques, permettant de conserver un certain "réalisme".


Passé le passage horripilant du 'bon puisque vous avez trouvé ce lieu top secret et hautement sécurisé, on va vous expliquer tout ce qu'on y fait et vous enrôler', Interstellar ne nous offre que du très lourd. Malgré toute la pédagogie des personnages, il faut rester attentif sous peine d'être vite largué (mon voisin a regardé deux fois son portable en presque 3h, il avait un paquet de questions à la fin parce qu'il avait raté trop d'explications).
Parmi les choses qui frappent, on a bien sûr l'esthétique du film. Espace, vaisseaux, planètes, tout est d'une beauté extraordinaire. Plus encore, un homme crève l'écran: Matthew McConaughey. Après un début de carrière médiocre, je pense qu'il est définitivement entré dans la catégorie des grands acteurs. Parfait de bout en bout, il trouve un rôle qui pourrait lui offrir un nouvel Oscar.


Nolan nous fait donc utiliser notre tête et réfléchir. On réfléchit sur la condition humaine bien sûr, mais il s'attarde aussi sur la famille et l'amour qu'on porte à nos proches, mais également l'instinct de survie et comment tout cela influence nos actions. En bref, Interstellar est un film intelligent, beau, mais aussi politique. Que fera-t-on lorsque notre planète nous rejettera ? Lorsqu'il sera impossible de s'adapter ? L'instinct de survie de l'espèce est-il supérieur à celui d'un individu seul ? Autant de questions auxquelles Nolan tente de répondre. Un film ambitieux en quelques sortes.


Cependant, le film n'est pas exempt de défauts. Je pinaille certes, car ces défauts restent mineurs mais il convient de les noter. On a donc cet élément déclencheur pas du tout crédible avec le recrutement de Cooper comme pilote. Il n'a jamais été pris en compte pendant des années et des années, et juste parce qu'il a trouvé la base on l'enrôle. Un peu facile mon cher Christopher. Sans spoiler, la mission dans l'espace se rapprochant de celle de Sunshine de Danny Boyle (mission à très long terme, voire suicide, pour sauver l'espèce humaine), on retrouve quelques similitudes dans les comportements qui sentent un peu le réchauffé. Aussi, le passage sur l'amour qui nous guide fait un peu niais comparé au reste du film et la toute fin est un poil longue car elle apporte peu. Toutefois, il est nécessaire de rappeler que ce ne sont que des détails et qu'ils nuisent peu à l'ensemble.


Interstellar est un très bon film. L'ériger en chef-d'oeuvre absolu serait une erreur. Tantôt impressionnant, dramatique, porteur d'espoir ou simplement beau, il a assurément sa place parmi les meilleures œuvres cinématographiques de l'année.

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le 6 nov. 2014

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Jake Elwood

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