A l'approche des blockbusters de Noël, Christopher Nolan signe un titre de science-fiction cosmique; surfant à la fois sur les dernières énigmes scientifiques, et sur les scénarios en vogue.
Comme notre veille Terre se meurt pour une raison obscure, l'humanité se voit contrainte d'émigrer vers une autre planète, dans un nouveau système solaire. Encore faut-il qu'elle réussisse à trouver cette terre promise, et à réaliser le fantasmagorique voyage entre les étoiles.
D'une part, considérant l'aspect visuel et la mise en scène, on peut considérer Interstellar comme un héritier de 2001: l'Odyssée de l'espace, Moon, Gravity, ou encore le splendide Sunshine. Christopher Nolan n'a d'ailleurs pas caché son inspiration envers ces références.
Mais d'autre part, la patte du réalisateur et son fort attachement à la musique et aux dialogues distinguent ce film; à la fois comme un renouvellement et une évolution du genre.
De fait, rythmé par une musique lourde et poussive (qui n'est pas sans rappeler les Dark Knight ou mieux encore Inception), le long-métrage éprouve chacun de nos sens.
D'abord parce que le scénario, si son dénouement est "hollywoodien", est tellement pilonné d'accents dramatiques que l'on en ressort le cœur battant. De plus, si le film met un certain temps à démarrer, l'immersion est ensuite quasi-totale. En marge de l'exploration des étoiles, Interstellar se livre à un plongeon métaphysique dans les mystères insondables de l'astronomie;
L'Homme isolé dans l'immensité spatiale, un grain de poussière face au gigantisme de l'univers. Leur faiblesse et leur illusion de croire qu'eux, minuscules humains, pourraient rivaliser avec les forces millénaires du cosmos.
Notons cependant que les anomalies spatiales en question sont plus ou moins proches des lois scientifiques (trou de ver, étoiles à neutrons, continuum espace-temps…). Et puis, franchement, si le dernier acte peut être sujet à des interprétations métaphoriques, on éprouve le sentiment de quelque chose d'un peu fouillis (5 dimensions… ?).
Pas grand-chose à préciser niveau Cast; remplacez Christan Bale par Matthew McConaughey, et avec Anne Hathaway et Michael Caine, il manquerait juste Morgan Freeman pour compléter l'équipe.
Globalement un bon spectacle, même si certains détails froisseront les puristes, Nolan nous délivre une odyssée spatiale prenante.