Depuis le temps que je l'attends, il est enfin là! Juste avant la projection se mêle l'excitation et l'angoisse. L'angoisse d'être déçu comme un matin de Noël où l'on trouve sous le sapin une simple paire de chaussettes. Fin de projection, je m'en veux d'avoir pu douter. C'est quand même Christopher Nolan, l'un des rares réalisateurs capable de nous présenter un blockbuster intense et intelligent. Et encore une fois je me prends une grosse claque, peut-être la plus grosse de 2014.

Nous sommes dans un futur indéterminé, l'espèce humaine est menacée par la famine et l'asphixie. Cooper un ancien ingénieur et pilote de la NASA est choisit pour partir avec un groupe d'explorateur dans les confins de l'espace pour sauver l'humanité.

Passé ce synopsis plutôt simple, Christopher Nolan et son frère Jonathan, co-scénariste du film vont nous faire voyager et rêver. Aidés de Kip Thorne, célèbre physicien théoricien américain, expert dans les applications de la théorie de la relativité générale d'Einstein, les deux frères nous ont concocté un film d'une richesse inouÏe. Astrophysique, métaphysique, relativité se mêlent ici pour une expérience jusqu'alors jamais vue. On a affaire à de la hard SF. Les plans dans l'Espace sont magnifiques. Difficile de ne pas voir l'influence de certains film comme "2001 : l'odyssée de l'espace". Notamment dans le design du vaisseau et de celui-ci naviguant dans le vide interstellaire. Verrez vous le clin d'oeil (voulu ou non, chacun son interprétation) au célèbre monolithe noir? Ici, exit les CGI en abondance et la 3D, Nolan film en IMAX et revient aux bonnes vieilles méthodes. On a le droit à du cinéma sobre et maitrisé sublimé par une très belle photographie.

Derrière le film de science-fiction se cache avant tout un film sur l'humain, ses doutes, ses peurs, ses espoirs. Une première pour Nolan qui reste en général assez froid dans le traitement de ces protagonistes. Les valeurs familiales prennent une place importante dans le film notamment avec la relation père/fille entre Cooper et Murphy (d'ailleurs il est étrange que sa relation avec son fils soit quasi inexistante). Nous présentant ce qu'un père serait prêt à faire par amour pour ses enfants, pour assurer leur survie et pour les revoir. En parlant d'amour, cette notion est traitée de façon plutôt laborieuse lors d'un monologue assez gênant de Anne Hattaway.

Le film est servit par un casting 4 étoiles, Matthew McConaughey en tête. Il y a quelques années, qui aurait pu penser qu'il deviendrait l'un des acteurs les plus talentueux du moment. Il irradie littéralement l'écran et nous transmet des émotions avec une facilité déconcertante. Anne Hattaway, Jessica Chastain sont parfaites. N'oublions pas le très bon Michael Caine et son flegme britannique. On regrettera juste que Casey Affleck ne sois pas plus exploité. Le casting réserve aussi de bonnes surprises, il faut donc éviter de chercher à le connaître avant visionnage.

La musique du film n'est pas en reste, Hans Zimmer nous livre ici une très belle partition. Tantôt mélancolique, tantôt sombre mais toujours puissante, elle souligne très bien les séquences de Interstellar, c'est d'autant plus impressionnant lorsque l'on sait que le célèbre compositeur n'a pas eu accès au scénario.

Malgré quelques maladresses, il s'agit certainement du film le plus abouti voire le chef-d'oeuvre de Christopher Nolan. Les 2h49 min que dure le film semblent passer à la vitesse de la lumière. Plus qu'un vrai film de science-fiction aux nombreuses références, c'est aussi son film le plus humain. Il ne reste plus qu'à attendre la prochaine idée du cinéaste.

Créée

le 16 nov. 2014

Modifiée

le 16 nov. 2014

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-Jérôme-

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