Une invitation au grand départ (spoil)

Une adaptation qui ne se distingue pas tellement du livre, mais néanmoins agréable au regard, très pure, très reposante et troublante. De belles images révélant une nature sauvage que l'homme n'a encore su dompter. Alex Supertramp, (qui porte bien son nom, tramp = vagabond/randonneur) une âme en quête de solitude et de renaissance qui fuit la jungle urbaine et la société de consommation axée sur l'argent pour disparaître dans le cœur de l'Alaska en plein mois d'avril où la saison est rude. Une leçon de vie, nous donnant l'envie de nous échapper en mettant le feu à notre identité, ne devenir plus qu'un simple individu admiratif du monde animal et végétal. Hélas, Alex s'imagine qu'un sac de riz et une carabine lui permettront de survivre et se faire une place dans ce milieu qui n'est pas le sien, que nenni. Une mort triste et qui laisse rêveur ... Et si moi par contre je prenais mes précautions ? Si je m'équipais ? Si je me préparais avant de partir, de fuir, de revivre ? Plus rien alors ne serais naturel ou spontané, et c'est d'ailleurs bien là que demeure la beauté de l'action, Alex est sincère et ne prévois pas grand chose. Ses rencontres sont de vraies pépites, des enrichissements intérieurs, notre héro (car oui s'en est un) sort grandi de chaque entrevu de chaque groupe de personnes qu'il a la chance de croiser. Par deux fois il se fera adopter par une mère qui comble un vide et un père qui fait de même. Je ne peux achever cette critique d'Into the wild sans émettre Eddy Vedder. Eddy Vedder c'est des textes qui se réfléchissent à l'histoire du film, et ça c'est merveilleux. Le choix musical ne pouvait certainement pas être plus juste, Eddy dit juste et la mélodie nous transforme en philosophe : "Society, you're a crazy breed".