Dans le XIVe siècle japonais, un joueur de biwa aveugle rencontre Inu-Oh, garçon difforme dont le rejet est tel qu'il doit porter un masque. Ensemble, ils vont bousculer les codes de la convention musicale de l'époque, tout en cherchant le secret auprès de l'origine de Inu-Oh.


Depuis Mind Game en 2004, Masaki Yuasa ne cesse de creuser son propre sillon dans le domaine de l'animation japonaise, aussi bien dans la série Tv (je recommande fortement Devilman Crybaby) que dans les films, où j'avais été séduit par Ride your wave, toujours avec ce style graphique assez épuré qui fait sa réputation. Là, il signe Inu-Oh, dont il faut dire que je ne savais pas par quel bout le prendre ; XIVe siècle, biwa... Mais au fond, ça parle de thèmes tout aussi actuels que la différence, l'acceptation de soi, l’anticonformisme, le tout avec un brio. Aussi bien dans l'animation, que je trouve époustouflante, que dans le dessin, qui rappelle des estampes.


Car au fond, le duo composé par Tomona et Inu-Oh pourrait être les origines du rock, si on veut grossir le trait, et ce qu'entendent les gens les ravissent, car peu importe que ce dernier soit difforme, il n'a pas les yeux à la bonne place et a un bras très long, la musique adoucit non seulement les mœurs mais aussi les cœurs. De ce fait, les chansons y sont très importantes, prônant avant tout l'ouverture d'esprit et le partage, mais avec à chaque fois un entrain formidable.

Le semi-échec du film peut s'expliquer par les thèmes ou l'époque de l'histoire, mais c'est clairement emballant, et j'espère voir Masaki Yuasa toujours pousser vers des œuvres aussi fortes.

Boubakar
7
Écrit par

Créée

le 28 août 2023

Critique lue 9 fois

1 j'aime

Boubakar

Écrit par

Critique lue 9 fois

1

D'autres avis sur Inu-Oh

Inu-Oh
ginandroid
5

DU BIWA EN BOUCLE

Fan de film d'animation japonais, c'est avec entrain et sans attente particulière que je découvre pour la première fois un film de Masaaki Yuasa. Ce qui me frappe instantanément, ce sont les...

le 29 nov. 2022

14 j'aime

3

Inu-Oh
lhomme-grenouille
10

Il vit !

En 2010 mourrait Satoshi Kon. D’abord mangaka, Kon avait fini par s’orienter vers le long-métrage d’animation. Perfect Blue en 1997, Millenium Actress en 2001, Tokyo Godfathers en 2003, et puis...

le 7 déc. 2022

12 j'aime

4

Inu-Oh
Solarus
10

Fantastique

Inu-Oh c'est la rencontre improbable d'un Japon médiéval fantastique et du hard-rock.Le film démarre comme n'importe quel conte japonais, avec ses histoires de monstres (bakemono) et d'esprits...

le 26 nov. 2022

7 j'aime

Du même critique

Total recall
Boubakar
7

Arnold Strong.

Longtemps attendues, les mémoires de Arnold Schwarzenegger laissent au bout du compte un sentiment mitigé. Sa vie nous est narrée, de son enfance dans un village modeste en Autriche, en passant par...

le 11 nov. 2012

44 j'aime

3

Massacre à la tronçonneuse
Boubakar
3

On tronçonne tout...

(Près de) cinquante ans après les évènements du premier Massacre à la tronçonneuse, des jeunes influenceurs reviennent dans la petite ville du Texas qui est désormais considérée comme fantôme afin de...

le 18 févr. 2022

42 j'aime

Dragon Ball Z : Battle of Gods
Boubakar
3

God save Goku.

Ce nouveau film est situé après la victoire contre Majin Buu, et peu avant la naissance de Pan (la précision a son importance), et met en scène le dieu de la destruction, Bils (proche de bière, en...

le 15 sept. 2013

42 j'aime

9