En 1983 le très prolifique et protéiforme Umberto Lenzi réalisateur de nombreux et divers films de genre allant du péplum aux films d'horreur en passant par le polar, le western et le giallo signe avec Ironmaster La guerre du fer le mélange parfait entre Conan le barbare de Millius, La guerre du feu de Jean Jacques Annaud et Rrrrrrrrr de Alain Chabat . Cet fantasy sur fond de préhistoire très approximative permet surtout de passer un bon moment sur le registre du bis bien gratiné limite nanar.


Le film raconte l'histoire de Vood un guerrier préhistorique avec des désirs de pouvoirs et de conquête assez démesurés. Lorsqu'il découvre une arme de fortune construite par le hasard d'une coulée de lave il entreprend alors de conquérir et soumettre toutes les tribus alentours en se construisant une véritable armée et en utilisant de façon presque industrielle des esclaves pour la fabrication d'armes de fer. Il devra toutefois lutter contre Ela, un farouche guerrier rebelle qui refuse de se soumettre à Vood ….


Sur le papier et dans les intentions Ironmaster la guerre du fer se voudrait être une fable sur les dangers de l'asservissement par les armes et une fable sur le pouvoir, sur l'écran il ne reste qu'un bon gros bis handicapé par de nombreux problèmes et décalages humoristiques. Tout d'abord on ne croit pas trop à cet univers préhistorique fait de guerriers aux perruques hirsutes et de jeunes femmes qui semblent parfois sortir toute fraîches du salon de coiffure. Autre décalage humoristique au niveau du langage (renforcé sans doute en version française) puisque nos hommes et femmes des cavernes parlent et s'exprime tout à fait normalement allant jusqu'à faire d'étranges considération philosophiques comme « L'aigle ne s'abaisse pas à chasser le serpent, sauf quand il sort du bois ». Heureusement on croisera aussi de véritables sauvages avec des hommes singes aux maquillages approximatifs et aux regards torves de bovins. Comme on a parfois la naïveté des grands enfants devant un écran de cinéma on ne dira rien sur le fait que Vood réussissent à inventer carrément la fonderie industrielle et la fabrication d'épées à l'age de pierre.


Il n'est pas de bons films sans bons acteurs et c'est ici l'imposant Luigi Montefiori allias Georges Eastman qui incarne Vood . L'acteur habitué aux rôles de méchants et vu dans un paquet de séries B italiennes est plutôt convaincant à condition d'oublier un tout petit détail vestimentaire. Effectivement Vood découvrira la puissance de son arme de fer après avoir combattu et tué un lion, du coup pour marquer son triomphe il se fera une sorte de cagoule avec la tête de l'animal ce qui n'est pas l'idée la plus brillante qu'il aura. L'acteur affublé de sa coiffe improbable est du coup assez systématiquement ridicule à l'écran. Concernant le gentil héros du film, nul besoin d'artifices pour être ridicule, l'acteur et culturiste Sam Pasco y parvient parfaitement bien tout seul. Montagne de muscles à la tignasse blonde filasse et au sourire niais , l'acteur n'a pas l'once d'un début de charisme et traverse le film avec trois expression faciales. On pourras encore ajouter la très jolie Elvire Audray (vue dans Amazonia l'esclave blonde) qui incarne Isa, une jeune fille somme toute assez sympathique qui parle souvent d'elle à la troisième personne comme Alain Delon « Maintenant Isa doit retourner dans son village ».


Clairement le plus spectaculaire du film reste son affiche très inspiré des dessins de Franck Frazetta, pour le reste le film à la candeur sympathique des meilleures série B et la générosité du cinéma de quartier et moi j'aime ça .


La critique illustrée de chatoyantes images ICI

freddyK
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le 2 déc. 2019

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Freddy K

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