On pourrait presque dire « bien fait » quand cet ambulancier macho, paranoïaque, très fier (il a honte d’être stérile) et pas vraiment honnête (il vole des objets appartenant à ses patients décédés) se retrouve paralysé à vie après un accident routier. C’est une insulte à son égo de mufle, et il déverse sa frustration et sa rancoeur sur sa copine Vanessa. Cerise sur le gâteau pour Angel, celle-ci ne le supporte plus et se barre avec son collègue responsable de l’accident fatal (ils attendent même un bébé). Un karma assez sévère.
La charge émotionnelle est très intense, on s’attend à des secousses. Sans doute en manque-t-il légèrement.
A ce propos j’ai trouvé les critiques sévères, j’ai trouvé que le film se tenait bien malgré, certes, quelques longueurs. Par ailleurs, l’objectif de déstabiliser et terroriser le spectateur est pour ma part atteint; la musique particulièrement angoissante, le manque de lumière durant tout le film, l’absence de témoins et la mollesse des forces de police (deux points que les autres critiques désignent comme des incohérences, j’accepte de les accueillir comme un effet recherché par l’auteur : nous mettre les nerfs à vif, par cette sensation d’isolement et de solitude).
Je trouve Mario Casas particulièrement efficace en tant que sadique intolérant, misogyne et manipulateur, très bon jeu. J’ai trouvé la fin un peu légère, quoique laissée à notre interprétation… elle me satisfait.
Les seules lacunes de ce film sont à la rigueur certaines longueurs. Les incohérences ne me gênent pas (enfin si, évidemment, mais je crois bien que c’est justement l’idée, d’où mon titre).
Un film qui m’a fait peur et mal, et si c’est le thème alors c’est pour moi une réussite, modeste, mais présentable. Un écho au film Misery.