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PS: celui qui trouve la référence utilisée dans le titre de la critique gagne un bon point, même si, je le reconnais, le titre est un peu moisi. J'avais pas des masses d'inspiration, désolé.

En gros, et pour reprendre ce que je disais plus tôt, Irréversible n'est pas dérangeant, il est pénible. Bon OK, la fin est un peu dérangeante. "Un peu" j'ai dit...

Donc voilà, pour résumer, ce film m'a laissé à peu près aussi froid que Tueurs Nés d'Oliver Stone, qui, malgré un semblant de propos pas très bien développé, ne parvenait jamais à être vraiment dérangeant, en partie à cause de son montage épileptique (dans un autre genre qu'Irréversible, mais où là encore, le visuel prime sur tout le reste).

De toute cette dégueulasserie ressort cependant le jeu des acteurs, tous bons, mention spéciale à Dupontel (mais de toute façon j'adore Dupontel, donc la mention vous en faites ce que vous voulez). Dupontel qui n'est pas le personnage principal mais qui est le seul personnage pour lequel il est réellement possible de se prendre d'affection, et ça par contre c'est un peu dérangeant.

La photographie est néanmoins soignée, mais souvent gâchée par la caméra dérangeante (mais dans le mauvais sens du terme encore une fois, dommage), et ne parvient jamais à rendre la violence esthétique ou dérangeante, mais uniquement crade, un peu comme tout le reste.

Ajoutez à ça la surenchère de violence permanente qui, alors qu'elle se veut dérangeante, se révèle simplement dégueulasse. Le film fait d'ailleurs l'erreur de virer au torture porn une fois arrivé à mi-chemin (avec la scène de viol), et confirme bien qu'ici, le sujet du film n'est pas suffisamment dérangeant pour suffire à lui seul. Et puis au bout d'un moment, des gens qui passent leur temps à s'enculer, s'insulter et se tabasser, ça devient vite chiant.

Et niveau visuel, ce n'est pas dérangeant. C'est fatigant. Nuance. Dès les premières minutes, Noé nous file l'équivalent cinématographique du mal de mer (appelons-le le mal de l'écran) en faisant tourner sa caméra dans tous les sens, ce qui a pour seul effet, quand ça ne rend pas l'image carrément illisible, de nous filer le tournis. Dans le mauvais sens du terme.

Voilà pour le scénario (je n'ai pas dit que Noé était un réalisateur banal, attention). Et de ce scénario ne ressort aucun propos réellement dérangeant, ce qui empêche le film de l'être. Car, comme dans le reste de ses films (si j'ai bien compris), le parti pris fait systématiquement primer la narration et le visuel sur l'intrigue. À priori je n'ai rien contre ça, mais là ça m'en touche une sans bouger l'autre.

Désolé si je passe pour un psychopathe, mais non, je n'ai pas trouvé ce film dérangeant une seule seconde, car le scénario ne l'est pas. Tout se résume finalement à une histoire de vengeance suite à un viol, un fait divers horrible quand il est réel, mais tout à fait banal au cinéma.

Bon. Deuxième visionnage d'un film de Gaspar Noé, après Enter the Void, et ça confirme ce que je pensais: j'ai (déjà) du mal avec ce réalisateur. J'ai du mal parce qu'il fait partie de ces cinéastes qui confondent dérangeant et pénible.

(Je tiens à m'excuser (un peu) d'avance pour cette critique un peu (beaucoup, à la folie, etc...) répétitive, et désolé si vous trouvez ça dérangeant.)