Allez, seconde énorme baffe dans ma face de la part de Noé avec Irréversible. Putain, je l’ai regardé ma montre pendant le film, ah ça oui. Mais pas pour la même raison que bien souvent. Là je la regardais pour savoir combien de temps il me restait pour profiter de cet incroyable moment de cinéma. Parce que oui, je ne voulais pas que ça s’arrête.

J’adore les longs plans-séquences et bien là j’ai été sacrément servi puisque le film est construit non seulement de manière antéchronologique, mais qu’avec des plans-séquences, dont les plus longs doivent pas faire loin d’une double dizaine de minutes. Je dois dire que j’ai passé un moment rare en regardant ce film. D’une ce n’est pas fréquent de tomber sur une telle mise en scène, et de deux je suis vraiment rentré dedans à fond ce qui m’a permis d’énormément apprécier. La caméra qui voyage partout et librement, j’adore tellement ça. Je comprends que ça ne puisse pas plaire à certains, du fait de la violence de deux scènes en particulier qui ont d’ailleurs fait scandale à Cannes. C’est vrai qu’elles ne sont pas faciles à faire passer et il faut prendre un certain recul pour les digérer ; mais on est tellement pris dans le film que ce n’est pas évident. Et c’est ça que j’aime, quand le réalisateur arrive à faire de son spectateur une marionnette, le rendre mal à l’aise et désabusé. Noé a vraiment réussi son coup et on a à faire à un sacré artiste philosophe. « Le temps détruit tout », en effet, et de quelle manière. Les prestations de Dupontel, Cassel et Bellucci dans une moindre mesure sont toutes très réussies, et Dieu sait combien cela a du demander de la précision et de la rigueur dans leur travail. J’ai aussi beaucoup apprécié le caméo de Philippe Nahon au début du film qui fait la transition avec Seul contre Tous, précédent long-métrage du réalisateur né à Buenos Aires. Joli clin d’œil.

Je terminerai donc avec cette citation de Noé qui résume son film à « émotionnellement, c’est une fin heureuse, rationnellement, non » qui me tenait à cœur et qui je trouve, montre le travail d’écriture impeccable qu’il a réalisé.
Manu711
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Top 10 Films

Créée

le 8 mars 2015

Critique lue 551 fois

6 j'aime

Manu711

Écrit par

Critique lue 551 fois

6

D'autres avis sur Irréversible

Irréversible
Behind_the_Mask
9

Illusion of time

Cannes, en mai 2002, et sa polémique, n'aura retenu que la supposée crasse et la nausée, ta provocation un brin adolescente, et ses quelques bien pensants endimanchés qui ont feint l'indignation et...

le 19 juin 2017

90 j'aime

5

Irréversible
MauriceLapon
10

Un beau film génital

Bonjour! L'histoire du film est: des bonhommes se bagarrent dans une salle de fêtes homosexualiste (un des bonhommes = le bonhomme Yves-Saint-Laurent!). Ensuite une vieille femme (elle est...

le 8 févr. 2013

89 j'aime

4

Irréversible
Pravda
5

Critique de Irréversible par Pravda

En lançant Irréversible, je pensais en ressortir, comme 90% des gens, avec un avis tranché : "j'ai adoré" ou "quelle horreur/navet"... Mais non. Ni l'un ni l'autre... Je trouve d'énormes défauts à...

le 7 janv. 2013

89 j'aime

12

Du même critique

8 femmes
Manu711
3

8 femmes de trop

Je ne doute pas de la qualité de la pièce de théâtre, mais force est de constater que l'adaptation cinématographique est à mes yeux ratés. C'est beaucoup trop surjoué, et j'ai beaucoup de mal avec...

le 3 mai 2015

6 j'aime

4

Seul contre tous
Manu711
8

A qui la faute ?

Putain de claque dans ma gueule. Déjà très agréablement surpris par l’étrange Carne, j’ai trouvé cette espèce de suite du moyen-métrage saisissante de réalisme. Dans la même lignée que Carne donc,...

le 8 mars 2015

6 j'aime

Irréversible
Manu711
10

Masterpiece

Allez, seconde énorme baffe dans ma face de la part de Noé avec Irréversible. Putain, je l’ai regardé ma montre pendant le film, ah ça oui. Mais pas pour la même raison que bien souvent. Là je la...

le 8 mars 2015

6 j'aime