Illusion of time
Cannes, en mai 2002, et sa polémique, n'aura retenu que la supposée crasse et la nausée, ta provocation un brin adolescente, et ses quelques bien pensants endimanchés qui ont feint l'indignation et...
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Ou plutôt un coup d'extincteur dans la gueule ! (cf le film).
Deux partis pris identifient le film : celui du récit en marche arrière et celui d'un long faux plan séquence. Ces deux caractéristiques servent à raconter l'histoire d'un viol. La remontée dans le temps amène un suspens : est-ce le violeur qui se fait tuer au début du film ? Le plan faussement continu oblige à tout voir, ne pas fermer les yeux devant l'horreur, ne pas détourner le regard, on est contraint de subir le spectacle morbide.
Le film commence mal, un dialogue étrange entre deux bonhommes douteux sur un lit, une traversée du Rectum (nom d'une boîte gay), un extincteur ratatinant une face. Cela continue avec la scène du viol aussi insoutenable que réaliste (le métier d'acteur peut vraiment être éprouvant des fois). Seulement le film ne s'arrête pas là. Il s'agit de rendre les personnages plus profonds pour toucher le spectateur et s'éloigner de quelque chose qui ressemble au départ à une campagne de prévention du ministère de l'Intérieur.
On découvre donc la vie du couple Cassel/Bellucci. Une vie touchante que l'on ne pourra apprécier qu'en miroir avec le dénouement horrible de l'histoire. Le film devient ici un véritable film d'horreur. Mais plus le film avance et plus le viol devient lointain, on apprécie cette remontée dans le temps qui nous éloigne de l'effroi et nous permet de ne pas vivre l'après...
L'histoire finit donc en véritable happy end et commence en bad begin. C'est pourquoi on en ressort tout retourné, surtout que la caméra se comporte comme une montagne russe (nous rendant vraiment malade), ou plutôt comme un animal sauvage qui suit une piste.
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le 24 mai 2015
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