J'avais délaissé la lecture des romans d'Isabel Allende depuis quelques années, considérant qu'ils s'adressaient désormais à un lectorat de très jeunes, avec des histoires d'adolescents, principalement, un peu dénuées d'intérêt pour une adulte. Et voilà qu'Arte consacre un documentaire à l'écrivaine de 82 ans et que je découvre qu'elle s'est penchée avec humanité sur les politiques migratoires iniques du premier mandat de Donald Trump. Il fallait le dire ! Apparemment, pendant que je tournais le dos, elle s'est engagée contre la séparation de familles par une administration dépourvue d'empathie. Il y aurait 11 millions de déplacés dans le monde, dont 75% de femmes et d'enfants. Alors elle a imaginé la détresse d'une petite fille aveugle séparée de sa mère par des politiques intraitables. Je vais donc retourner au rayon latino de ma librairie voir ce qui s'y trame... En attendant, ce portrait, qui fait des allers et retours entre le Chili et la Californie, est l'occasion d'approcher une écrivaine elle-même exilée, à cause du coup d'état de 73, qui a mené des tas de vies différentes et cultive ses facultés d'observation au contact de femmes engagées autour d'elle. Dont sa bru, une photographe qui documente les drames humains engendrés par les réglementations administratives. Bref, une petite heure en très bonne compagnie, qui tire des tas de ficelles et fait la promotion non seulement de la littérature mais aussi de l'engagement.