Où se trouve la limite entre le sérieux, la parodie ou la nostalgie d'un genre aujourd'hui considéré comme démodé ?
It follows semble réutiliser les codes du film d'horreur pour en faire un bilan en 2015. Ce genre peut-il exister en 2015, peut-il toujours être efficace envers son public, comment peut-il s'adapter ?
La première séquence plante le décor : la banlieue calme qui contraste avec la folie surnaturelle qui s'immisce et poursuit les personnages, accompagnée d'une bande son saturée, synthés kitschounets au rendez-vous. Une nostalgie d'une époque que je n'ai pas connu s'installe, celle des cinémas plein air qui permettaient aux couples de se retrouver seuls dans leur voiture, devant ces films d'horreur de série Z qui n'était sans doute pas le but premier de leur petite escapade nocturne.

Cette ambiance retro est omniprésente, et nombreuses sont les scènes où, conscient du ridicule de la situation, on ne peut s'empêcher de prendre son pied, sursauter, prier pour que le verrou ne cède pas... Aucune explication n'est donnée, ou même souhaitée. Peu de situations crédibles : qui demande du réalisme ?
Tout en ayant de l'empathie pour les personnages, on ne peut s'empêcher de moquer des solutions absurdes et mortellement dangereuses qu'ils élaborent pour notre plus grand plaisir.

Plaisir d'ado, devant ces ados qui rentrent dans un autre monde, avec la curiosité et les craintes qui vont avec. Peu d'adultes sont présents, si ce n'est dans ces apparitions qui surviennent après l'acte sexuel, le point de non retour. Ces adolescents sont dans leur monde à part, jouent aux cartes en buvant des bières pendant que leurs parents dorment, et ont l'imagination nécessaire pour croire à ce qui leur arrive vraiment, ce qui permet de donner à l'ensemble de ce film un souffle de sincérité et d'innocence.

D'abord l'innocence mise en danger par les craintes puis bafouée par l'acte sexuel. Dès lors, il sera nécessaire pour transmettre son lourd fardeau et espérer s'en libérer un jour.
Enfin la sincérité des sentiments, de l'amitié et de l'amour. Puis le sacrifice de soi, de son corps et de son esprit, pour l'autre, afin d'entrer dans son monde, aussi terrifiant soit-il.
Mais l'union fait la force et l'amour donne des ailes. Tant d'expressions des plus au moins kitschs pour montrer que même si "It" follows et followera ces jeunes jusqu'à la fin des temps, la force des liens de l'amour leur permettra de toujours avoir deux tours d'avance.

Conclusion pseudo-poétique tirée par les cheveux mais laissez mon coeur de petit con d'ado s'exprimer et rêver encore un peu.
yaya-dc
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le 18 févr. 2015

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yaya-dc

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