Eh oui, bien que grande admiratrice de Clint Eastwood, aussi bien en tant qu’acteur que réalisateur, J.Edgar a été pour moi le film de la désillusion des années 2010.


Le film cherche à retracer la vie de J. Edgar Hoover, directeur du FBI pendant près de cinquante ans. Une des premières choses dans le film qui m’a mise mal à l’aise est la façon dont les incessants flashbacks sont réalisés : le film fait sans cesse des allers-retours entre le présent, la fin de vie de Hoover et également le moment où il commence à faire rédiger ses mémoires, et ses différentes actions en tant que directeur du FBI. Je les ai trouvés peu esthétiques, mais surtout faits trop rapidement comme pour inclure un maximum de choses en deux heures.


Et c’est là aussi une des interrogations/réserves que j’ai vis-à-vis de ce film. On ne comprend pas toujours pourquoi le scénario décide de mettre l’accent sur tel ou tel fait. Est-ce pour faire avancer l’histoire ou pour révéler des choses sur la personnalité d’Hoover, comme son enclin au travestisme ou son homosexualité refoulée ?


Ce qui m’amène à parler de l’histoire en elle-même. Du fait d’éléments isolés et accumulés les uns à la suite des autres, l’histoire perd de son attrait. Un autre malaise vient également de la manière dont est présentée Hoover : le citoyen patriotique par excellence, concernée par toutes les menaces susceptibles d’atteindre son pays, qui n’est touché par aucun vice. Malgré les reproches de Clyde Tolson, éternel bras droit d’Hoover, à ce dernier de réécrire l’histoire dans ses mémoires, on sent que tout ne nous est pas dit sur Hoover. En effet, bien que pionnier dans le domaine de la police scientifique, les méthodes d’Hoover n’étaient pas toujours en accord avec le respect des lois que ce soit via ses abus d’autorité envers ses agents, le chantage envers des personnalités publiques ou encore ses multiples liens avec la mafia, qui a pu se développer sans crainte. Bref, du point de vue de l’histoire, on sent que c’est un point de vue spécifique qui est adopté, mais qui transparaît comme trop biaisé à l’écran.

Asrou
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le 27 févr. 2020

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