Nous ne devons jamais oublier notre histoire, nous ne devons jamais baisser la garde.
J. Edgar Hoover est à la fin de sa vie et d'une brillante carrière : il est celui qui a fondé le FBI et qui a été à sa direction pendant un demi-siècle. En public, il incarne l'ordre et la traque contre les communistes, les gangsters, et la criminalité en générale. Il se confie donc pour rédiger ses mémoires. On découvre alors que l'homme qui se cache derrière ce costume impeccable, est plein de failles et de frustrations. Un personnage fascinant de l'histoire du XXe siècle aux USA.
A la baguette, Monsieur Clint Eastwood. En rôle star, Leonardo Dicaprio et en rôles secondaires Judi Dench & Naomi Watts. D'emblée, on part plutôt bien. Et effectivement, le film regorge de points forts. On a ici, et ce n'est pas tellement surprenant venant de Eastwood, une mise en scène impeccable et notamment un travail de restitution de l'époque très fin et documenté. Le film prend le parti de montrer la montée progressive du FBI tel qu'on le connait maintenant. C'est d'ailleurs très instructif sur l'évolution des méthodes et l'organisation insufflée par J.Edgar au sein du bureau.
Le deuxième parti pris très intéressant, c'est celui de montrer tous les aspects de la personnalité complexe de J.Edgar. Aussi brillant en public qu'insupportable et névrosé en privé. Le portrait dressé est objectif, sans raccourcis ou facilités. Et c'est là qu'on retrouve (encore) le talent de Dicaprio pour incarner de tels personnages.
Et pour que les personnages soient crédibles entre les années 30 et 70, il a donc fallu les maquiller au fur et à mesure de leur vieillissement. A ce titre, autant le maquillage de Edgar Hover en fin de vie est relativement crédible, autant certains autres font vraiment "papier mâché". Dommage.
Dans son ensemble, "J.Edgar" est donc un film intéressant historiquement, et d'une réalisation impeccable, dont la photographie sombre rappelle celle de "Million Dollar Baby", mais qui souffre de quelques longueurs. Il y a en effet peu de scènes rythmées. Une grosse partie de l'intrigue se situe en intérieur et consiste uniquement en des dialogues - bien écrits au demeurant.
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