Ne rencontrez jamais vos idoles

Auditeur assidu du floodcast, j'ai finalement cédé à la tentation et j'ai regardé Jack Mimoun, écrit entre autres par FloBer. Comment un tel génie, cet homme de culture, ce zèbre peut-il faire partie d'un tel projet ?

Peut-on séparer l'oeuvre de l'artiste quand l'oeuvre est immonde et l'homme si brillant ?

Ne vous méprenez pas, le film a ses qualités. Tout d'abord, c'est un film familial. Coup dur, je n'ai pas d'enfants et je regarde le film seul en slibard sur mon canapé. Il faut donc se dire que je n'étais clairement pas la cible idéale pour apprécier les frasques de l'aventurier de l'enfer.

Là où un film comme Le secret de la cité perdue se voulait 100% parodique, le Jacko est un minimum premier degré et part avec des intentions de films d'aventures et non de gigantesque farce comme j'aurais pu penser. Dans un paysage cinématographique dominé par la bande à fifi qui a totalement abandonné l'idée de raconter une histoire, la démarche est plus qu'honnête. On lui donne un point pour la tentative.

Malheureusement, le film, qui se veut un minimum drôle, ne l'est presque jamais avec des blagues qui frisent le sketch de fin de séjour au club med. Les deux acteurs principaux sont tout simplement catastrophiques en termes de jeu et je ne comprend pas comment l'on peut rire à une seule blague émise par Malik Bentalha. Le film a pourtant un supporting cast de haute volée mais ceux-ci n'arrivent que très peu à s'exprimer et à briller tant la coquille est vide.

Enorme gâchis que la présence du roi du cinéma français Magimel. On le sait exceptionnel dans la comédie et on le retrouve avec un mini rôle à peine écrit qui ne lui permet pas de tirer tout le reste vers le haut.

Le film est sur un faux rythme constant avec des blagues qui tombent à plat à cause d'un très mauvais montage et une succession de scènes sans véritable sens.

Il est reste quelques absurdités de Damiens qui nous font difficilement sourire et qui nous rappellent la plume de FloBer par intermittences. On se rassurera en se disant qu'il s'agissait d'un de ses premiers projets et qu'il a surement eu très peu de mot à dire quant aux décisions prises au final. On prie pour qu'il ait toute la liberté du monde pour Nous, les Leroy...

Ce film, à mes yeux, c'est Squid Game