Se mutiler pour gagner de l'argent.

En jouant avec la frontière de ce qui est admissible. En proposant de la violence gratuite. En faisant de tout cela une recette reproductible. Jackass pourrait avoir raison. Toutefois, le contenu et le contenant ne sont pas distinct avec Jackass, ainsi, peu importe qu'une personne mange une crotte vraiment puisque l'enjeu est simplement dans le faire ou pas. Le "T'es pas cap" détruit toute ambition conceptuelle par nature, la question est seule devant nous : tu le ferais toi ?

Evidemment j'imagine que ce type d'oeuvre pornographique trouve des amateurs et c'est plutôt positif car la diversité est à ce prix. On ne va pas non plus reprocher à la brutalité d'exister car c'est un élément important pour attirer l'effort d'autres qui mettent leur énergie, eux, à interroger notre humanité. Ici, c'est bien le contraire qui se passe... avec un bémol pour tout de même : trouver quelque chose à dire d'une oeuvre qui, au fond, ne dit rien. Une oeuvre qui nous convoque à regarder ce rien comme ayant une valeur en soit. Un divertissement.

Et quelque soit sa posture anarchiste supposée, Jackass ne dit rien de plus que ce que l'on voit : des jeunes qui font de l'argent en se faisant mal.