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le 2 nov. 2014
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Folie cinéphile et maniaquerie complétioniste m’ont lancé dans la sotte idée de découvrir l’intégrale d’une saga James Bond sur laquelle j’ai de profondes lacunes, en me procurant le coffret des 24 premiers films. Si les périodes Brosnan et Craig me sont familières du fait de mon âge, je n’ai jamais dépassé les trois premiers volets de cette périlleuse entreprise. Dr No et From Russia with Love ne m’avaient pas laissé un souvenir terrible, mais quitte à faire les choses, autant les faire bien. C’est donc la fleur au fusil que je m’y met, conscient des problèmes que je vais rencontrer en chemin. Alors démarrons avec le volet initiateur de la saga la plus pérenne du cinéma, qui, hasard des calendriers, semble aujourd’hui sur le point de tomber dans l’oubli total dû à une gestion catastrophique du nouvel ayant droit : Amazon (vous aussi participez au sondage X lancé par Jeff Bezos pour choisir le nouvel acteur, et peut-être même pourriez vous gagner un sneak peak sur les séries et spin-offs à venir).
S’il est une chose que l’on ne peut pas retirer à cet opus de Terence Young, c’est son Iconisation immédiate. Première mouture, est presque tout y est déjà :
Il ne manque plus que la chanson titre, Q, et les gadgets, et la panoplie de l’agent le moins secret du monde est complète
Mais toute cette iconisation, ancrée dans une mentalité inhérente à son époque mais pour autant évitable, se révèle problématique à bien des égards:
Alors on pourrait certes faire passer la pilule en recontextualisant davantage, mais seulement si le reste du film était solide. Que l’on nous demande d’adhérer à cet univers peu crédible, fait d’espions que tout le monde connaît et d’une mythologie à base d’organisations secrètes aux acronymes risibles (SPECTRE c’est Special Executive for Counter-intelligence, Terrorism, Revenge, and Extortion - sic), c’est une chose. Au diable le réalisme, nous ne sommes pas là pour ça.
Mais l’action et le scénario de Dr No sont bien trop légers pour susciter un intérêt autre que celui de l’archéologie filmique. Aucun personnage n’a de substance, aucune empathie n’est créée, et le scénario ne repose que sur des MacGuffins peu élégants. L'action, elle, est limitée par les contraintes techniques de l'époque et n'aurait pu fonctionner que sur la création d'enjeux. Mais ceux-ci sont donc inexistants. Tout juste peut-on voir dans l’exploration de la fascination d’un nucléaire balbutiant un reflet de ce début de décennie, apanage de la saga qui va toujours raccrocher les wagons avec les préoccupations filmiques et sociales du moment.
Pis encore, il est bien compliqué de regarder cette première aventure de 007 en gardant son sérieux tant l’image de Hubert Bonisseur de La Bath est omniprésente. Bond se recoiffe d’un coup de main en toutes circonstances, se pavane comme un dandy dans tous les lieux qu’il arpente, complètement inconscient des ennemis qui l'entourent, et balance des vannes peu inspirées dont il semble très fier. Il est par ailleurs assez nul dans son boulot, se faisant capturer et sauver par des deus ex machina, se laissant berner par un chauffeur que l’on voit venir immédiatement, et trouvant des pistes au hasard sous les draps de ses conquêtes. Plutôt un heureux veinard qu’un agent hors pair. D’autant plus que ses adversaires, tout aussi branques, ne posent pas de réels obstacles. Assassiner quelqu’un en infiltrant une araignée dans sa chambre revient à espérer pêcher une carpe en faisant urinant dans une piscine. Et mettre quelqu’un dans une geôle en carton pâte à tout de la note d’un professeur optimiste sur le bulletin d’un cancre : “Persévère, tu vas y arriver”. Hazanavicius n'a eu a se pencher bas pour trouver l'inspiration.
Non, hormis sa place en tant que créateur d’une figure majeure du médium, Dr No n’est pas intéressant, pas plaisant, et surtout gênant. De mémoire, ça s’arrangeait un peu sur From Russia with Love, et ça allait beaucoup mieux sur Goldfinger. Pour la suite, l’avenir me le dira.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs James Bond, Films (re)vus en 2019, Les meilleurs films avec Sean Connery, Les meilleurs films de 1962 et Les meilleurs films de Terence Young
Créée
le 26 févr. 2025
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