Suite la plus mal notée de la saga sur SensCritique, mais aussi IMDb et probablement sur tous les autres agrégateurs de critiques de la planète, je dois pourtant me confesser et avouer que je n'ai pas passé un moment désagréable devant ce Jason va en enfer. Ce n'est assurément pas un bon film, accordons-nous là-dessus. De surcroit, c'est un film qui n'a rien à voir avec le reste de la franchise, qui arrive à trahir le peu de cohérence qu'il y avait jusque-là (un exploit !)… mais justement, je crois que c'est parce que le neuvième opus de la saga n'a rien à voir avec les derniers films que je l'apprécie.

L'introduction fonctionne… à vrai dire, niveau mise en scène, c'est la seule partie du film réussit. On suit ce qui semble être notre future victime du jour tandis que le réalisateur joue avec nous, plaçant systématiquement la caméra dans un angle qui pourrait très bien annoncer Jason l'instant d'après. Ça fonctionne d'autant mieux qu'en même pas 10 minutes de film, Jason se fait trucider par des dizaines de gars du FBI qui vont le faire exploser en 1000 morceaux.

À partir de là, Jason Goes to Hell va partir dans une multitude de directions différentes. Petit florilège :

  • Le médecin légiste qui s'occupe de Jason va lui bouffer le cœur pour qu'il prenne possession de lui.
  • Jason peut dorénavant prendre possession du corps d'un autre. Comme dans The Thing ? À l'exception que l'hôte pourrissant rapidement, il doit régulièrement en changer, et que peu de suspens entourera l'identité des hôtes.
  • Son but ? Prendre possession du corps d'un Voorhees afin de pouvoir renaître. Car oui, Jason a eu une sœur qui a refait sa vie de son côté. Nous sommes donc ici face à une histoire familiale, un peu comme pour Halloween… ou SOS ma famille a besoin d'aide.
  • La plupart de ces informations seront apportées par un black chasseur de prime ultra-caricatural sapé comme Cordell Walker. Il s'agit là d'une volonté de l'acteur, Steven Williams, qui voulait être habillé comme un cow-boy. À noter qu'on a failli avoir Tony Tod dans le rôle.
  • Il y a le Necronomicon d'Evil Dead à un moment, le réalisateur souhaitant lier cette saga à celle de Sam Raimi.
  • Si voir une jeune femme se faire pourchasser dans un commissariat par un tueur quasi-invulnérable vous fait penser à un autre film, c'est normal, car il est, sommes toutes, peu vraisemblable que vous ayez vu Jason Goes to Hell mais pas Terminator.
  • Notre héroïne du jour, Jessica Kimble, doit planter un poignard magique dans le cœur de Jason pour l'éliminer.
  • Il y a tout un délire qui renvoie au viol et à la pénétration. Et au cas où la référence à Alien ne vous paraitrait pas assez évidente, on a aussi droit à un facehugger cheum.
  • Lors des deux dernières minutes de film, Jason va en enfer, au cas où on aurait oublié pourquoi tel titre a été sélectionné.
  • À la toute fin, c'est Freddy Krueger qui accapare le masque de hockey de Jason, annonçant un Freddy & Jason qui n'arrivera que 10 ans plus tard.
  • Askip, Jason va en enfer reprend beaucoup de The Hidden. Au point où on en est, une référence de plus, une référence de moins…

Salade, tomate, oignon, sauce samouraï… dommage qu'il manque Jason dans ce film Jason (ça lui fera toujours un point commun avec le cinquième film de la saga… et Olive & Tom), aussi pertinent qu'un film Jurassic Park sans dinosaures. Inutile de dire que les nombreuses réécritures ont jouées leur rôle dans le résultat final, le réalisateur et le producteur s'étant déjà bien assez battu comme ça en ce qui concerne le port du fameux masque de hockey, s'il fallait le retirer ou non. Jason va en enfer est passé d'un projet qui devait ignorer Takes Manhattan à un autre qui devait ignorer tous les autres films de la saga. Autre idée, Elias Voorhees, le père de Jason, devait initialement être celui qui mange son cœur. Jason a même failli se retrouver dans une guerre des gangs à LA. Au point où en étaient les scénaristes, ils auraient très bien pu écrire une suite dans laquelle Jason va dans l'espace…

Vu en version unrated, ce Jason m'a permis d'assister à des meurtres plus sanglants que de coutume ainsi qu'à quelques effets plus ou moins cheums qui ont au moins le mérite d'être devenus drôles avec le temps. Par contre, niveau réalisation, mise en scène, c'est plutôt raté. Encore une fois, mis à part l'intro, il n'y a pas grand-chose à sauver. Mention spéciale à la demi-bonnette dégueulasse et au ralenti inutile dans le diner qui m'a beaucoup fait rire. On sent que le réalisateur, Adam Marcus, voulait bien faire, mais qu'il n'en a pas eu les moyens… ou qu'il n'en avait pas les compétences (vu que ce qu'il a fait par la suite…).

Encore une fois, Jason Goes to Hell n'est assurément pas un bon film, mais j'y ai pris du plaisir malgré tout. Une sorte de nanar, de série Z, qui s'assume à moitié, bourré de défauts certes, mais moins assommant qu'une bonne partie des autres films de la saga.

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