The Jay & Silent Bob Resurrections

Jay and Silent Bob Reboot est à Jay and Silent Bob Strike Back ce que The Matrix Resurrections est à The Matrix. A tel point que je ne vais pas me fouler et partiellement copier ma critique de ce dernier :

La résurrection de vieilles licences, ça se passe rarement bien. Pour un Fury Road ou un Blade Runner 2049, on a une douzaine de Jurassic World, Ghostbusters 2016, l'Arme Fatale 4, Robocop, The Predator, Terminator Genisys, et des brouettes de Star Wars.

Mais naïf comme je suis, j'ai quand même voulu croire au retour de Jay & Silent Bob. Avec une bonne partie du cast au rendez-vous, les caméos attendus de Damon et Affleck, et des interviews émouvantes de Kevin Smith en mode post-cancer, les étoiles semblaient s'être alignées pour un retour de mon duo bien-aimé.

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Malheureusement, au lieu d'un retour en force, il s'agit d'une parodie archi-meta du film de 2001 sous forme de reboot dans lequel Kevin Smith tourne un reboot du film dans le film de 2001, et où les personnages passent leur temps à dire que le film est nul et que son auteur recycle sa vieille came parce qu'il n'a plus aucune idée.

Même si c'est apparemment vrai, je n'avais pas besoin qu'on me tartine au visage de la sorte.

Et surtout, ce n'est pas parce que le film me dit "regarde comme je suis nul" que je vais subitement le lui pardonner parce qu'il en a conscience. Au contraire, si jamais je commençais à passer un bon moment et à me laisser porter par les quelques péripéties qui ne sont pas directement copiées de l'original, alors le film ne manque jamais de me rappeler que je suis en train de regarder une merde opportuniste par un réalisateur à court d'idées qui se parodie lui-même sous couvert de faire un reboot meta et self-aware.

J'imagine qu'à ce stade, il est inutile de le préciser, mais si vous n'êtes pas un fan hardcore de l'œuvre de Kevin Smith, passez votre chemin. On est proche du niveau zéro de la mise en scène, personne ne sait jouer en dehors des caméos, et certainement pas les deux acteurs principaux, et le film est un long clin d'œil appuyé qui recycle blagues et punchlines sans aucune pudeur.

Malgré tout, j'aime suffisamment le film de 2001 et cette galerie de personnages pour que ça reste un échec regardable et même parfois plaisant, grâce à l'incoercible pouvoir de la nostalgie. Objectivement, c'est une merde à laquelle je devrais mettre 3, mais ça m'a fait sourire un peu trop souvent pour que je puisse, en bonne conscience, le saquer à ce point.