Jay Kelly
Ce ‘’Jay Kelly’’ fait partie de ces propositions de type appât à Oscars que Netflix aime tant sortir durant la fin d’année pour espérer être nommé à cette prestigieuse cérémonie. Évidemment, il ne faut pas se leurrer, ce n’est pas la seule plateforme ou studio à agir ainsi. Quoi qu’il en soit, ce ‘’Jay Kelly’’ mérite-t-il d’être nommé, voire de gagner des statuettes?
La réponse simple, je ne pense pas. Pourtant, ce long-métrage ne manque clairement pas de matière pour être mémorable. Le truc, c’est que cette œuvre se perd un peu trop dans sa volonté de vouloir être une œuvre à Oscars, qu’elle en oublie quelque peu d’être simplement une œuvre à part entière.
Noah Baumbach, le réalisateur, propose ici un récit qui s’interroge sur la vacuité que peuvent représenter la célébrité et la gloire. Il développe cette thématique au travers de son personnage Jay Kelly. Une immense célébrité au sommet de son art qui se voit confrontée de plein fouet à son vide intérieur.
On ne peut pas enlever à Baumbach la maitrise dont il fait preuve dans sa mise en scène. La manière si fluide qu’il a d’intégrer les ‘’flashback’’ est si sublime. Ceux-ci d’ailleurs apportent à chaque coup des moments suspendus contemplatifs à souhait. De là vient le souci principal de ce film, l’histoire en son sein est moins intéressante que les retours en arrière proposés. Le récit n'est malheureusement pas à la hauteur de sa prémisse et c’est dû à un manque d’authenticité dans son ensemble.
Côté distribution, George Clooney porte ce projet avec le charme qu’on lui connaît. Alternant entre l’humour et le touchant, il nous livre une performance d’une autodérision tout à fait agréable. À ses côtés, on y retrouve Adam Sandler qui surprend par ce rôle des plus posés et terre à terre.
Ça faisait bien trop longtemps qu’on ne l’avait pas vu dans ce type de rôle et c’est bien dommage. Il y a une séquence vraiment touchante avec Laura Dern à moment. Elle montre indéniablement qu’il sait encore jouer. Celle-ci m’a fait dire que son personnage aurait mérité plus de développement. Je ne vais pas m’attarder sur toute la distribution, mais je me dois de mentionner les acteurs Billy Crudup et Eve Hewson. Ils ont tous deux une séquence clé dans le long-métrage des plus marquantes.
En substance, ce ‘’Jay Kelly’’ est sans conteste une bonne œuvre, mais qui ne parvient à aucun moment à être exceptionnelle. Concrètement, la maitrise de son réalisateur, sa distribution cinq étoiles et son final brillant permettent à cette œuvre de briller sans pourtant s’élever. À découvrir sans le moindre doute!
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