Un film traitant de notre beau patrimoine dijonnais, en étant tourné au sein de notre Musée des Beaux-Arts, pour, je le supposais, en faire ses éloges ? Que demander de plus ? Moi je dis oui immédiatement. Mais après, était-ce réussi ? Je suis bien partagée.
Le film était à teneur comique dramatique mais ces deux thématiques sont traités avec frivolité, comme si ce film n’arrivait pas à terminer ce qu’il entreprenait. Oui, c’est exactement le ressenti que m’a octroyé ce film et les termes le qualifiant le mieux pour moi sont : la non finition. Il y a de bonnes idées, mais rien n’est vraiment achevé. Mais, assez de bavardage évasifs, passons au vif du sujet.


Alors l'histoire démarre par Franck, un homme qui n'arrive pas à prospérer dans le domaine théâtrale. Suite à cela, il décide de tourner la page pour se voir conférer un nouveau poste, en tant que vacataire : gardien de musée, et c'est là que va que se dérouler principalement notre intrigue, au sein du musée des Beaux-arts de Dijon. Puis ce dernier va faire la connaissance de Sybille, une femme d'apparence insupportable, au sein de toutes les personnes qui travaillent ici. Cette dernière va devenir sa partenaire dans le monde du travail avant que cette femme ne le transporte dans une escapade périlleuse, du fait que chacun peut aider l’autre à lui apporter ce dont il désire. En effet, cette dernière veut se faire de l'argent pour partir de son poste et lui veut un CDI, elle compte donc voler le musée pour pouvoir entreprendre cela. Et c'est à partir de cette rencontre, que le film souffre de ses fameux problèmes de non finition. Par ailleurs, suite à cela, le côté mature et sérieux qu'aurait pu prendre ce film, devient au fil du temps, une romance hébétée, sans grand intérêt, et c'est malheureusement le filon conducteur, ce qui va profondément le descendre dans mon estime, ne m’attendant absolument pas à cela lorsque l'on me parle d'un film sur le musée des beaux arts de ma ville natale. J'ai même trouvé qu'on l’utilisait juste pour faire un film et se faire de l'argent dessus, n’étant tellement mis en valeur et porter en haute estime. Lorsque l'on se permet d'emprunter un monument historique et culturelle pour faire un film, on se doit de le respecter selon moi, ce qui n'a pas tellement été le cas ici, mais après cela ne découle que de ma propre sensation.
Malheureusement c'est à ce moment-là que mon espoir a commencé à décliner. C'est un film français, donc il fallait forcément y inclure une punaise de romance même si cela n’était pas annoncé dans le style de film et qu'elle ne s’y prête guère. Cela n'est pas grave, il fallait quand même trouver un moyen d'en introduire une. Et comment ont-ils fait ? Mais c’est tout simple, en mettant deux acteurs principaux de sexes opposés. Lorsque l'on a pas spécialement de ressources, on va à la facilité. Et c'est à cet instant que le film a omis ses fonctions principales selon moi, en concentrant toutes ses actions pour que le couple se concrétise ce qui a effacé tout le reste de l’œuvre. Le drame devient ridicule à mesure que le film progresse, si bien qu’il n'y en a jamais vraiment eu selon moi. Qui plus est cette romance s’enchaîne trop rapidement et cette rapidité est le deuxième aspect sombre du film avec cette non finition constante où à chaque fois l'on attend un développement supplémentaire. Effectivement, s’il fallait faire une romance autant bien l’introduire afin qu'elle devienne crédible. Mais là, c’était tout sauf plausible. J'arrive même pas à saisir pourquoi il l'aime alors qu’elle a été le pire des parasites dès son entrée. Mais si suis-je bête, c'est le fait de voler qui les a rapprocher. Ben oui, comme motif amoureux cela n'est pas du tout nocif et c’est si beau de se trouver une passion commune. Non je suis désolée, fonder une romance d’amour sur un braquage, ne peut pas rendre ce couple attachant, et déverse un bien mauvais message au spectateurs. Qui plus est, je trouve cette romance mal joué et peu crédible. Du moins, je ne vois que cette explication, vu que cela se passe après le braquage sans aucun développement annexe. Les jeux d’acteurs de Pio Marmai et Léa Drucker dans le rôle de deux amants qui commencent à se trouver une attirance, est extrêmement mal joué. Ce qui est un comble pour un acteur ayant un rôle d'ancien patron de théâtre, quand bien même j'ai trouvé que cela était bien joué lors du passage chez l'antiquaire, surtout la scène dramatique interprété par Léa Drucker. Nous pouvons voir également les talents du « professionnel" de théâtre lors de la kermesse dans le but de lui voler sa collection pour qu’elle puisse acquérir le maximum d'argent possible. Ils arrivent à dépeindre la différence entre jouer leur jeu d’acteur et jouer un rôle de personnage de théâtre, ce qui n'est pas facile à faire et démontre une certaine dextérité et une bonne connaissance et maîtrise du jeu d’acteur, et donc leur talent pour cette partie-là dans ce film.
Si j'en suis dans les quelques points positifs, je dirai également que l'humour, qui, sans pour autant faire rire aux éclats, rempli son travail en étant présent et parsemé tout au long du film.
Nous pouvons voir un autre pan de ce métier, celui de conservateur du musée, mais là aussi, j'aurai aimé pouvoir en apprendre davantage, étant une grande adepte d'apprentissage et d'aspect culturel, d'autant qu'un film est le meilleur support selon moi pour véhiculer de la culture, pouvant observer et nous immerger dans l'univers illustré, tout en écoutant les propos des personnes explicités sur ce point-ci. C'était un bon parti prix pour justement traiter de cet aspect souvent passé dans l'ombre mais malheureusement, il a été quasiment tu, et les divers aspects de ce rôle n'ont été que brièvement mentionnés et survolés, le but était en premier lieu de déclencher cette romance qui m'a exaspéré.
Les acteurs, sans pour autant être mémorables au sein de cet œuvre, font leur travail ; et le musée est assez bien dépeint sans être vraiment le centre d’attention alors que je m’attendais à plus lorsque l'on me dit que cela se passe dans un musée. Une série policière que je regarde et que je vous conseille vivement si vous êtes des passionnés ou férus d'art, s'intitulant L'art du crime, a clairement mieux saisi comment introduire la notion d'art et son cadre lorsque c'est là thématique principale. Alors d'accord, cela n’est pas ce sur quoi se centrait le film en priorité mais ils auraient pu faire un peu plus d'efforts, pour exploiter davantage le cadre principal de ce film. Que fait-on sur les toits et au Portugal ? Quel est le rapport ??? Hormis pour le scénario, qui est donc mal géré…


Il existe, comme je l'ai dit, des notions qui pouvaient s'apparenter bonnes, voire excellentes, mais qui malheureusement ne se sont pas trop concrétisées, ayant l'impression que ce film voulait trop en mettre pour au final, presque plus avoir de sens, principalement sur les intrigues secondaires, comme s’il les passaient sous ellipse, en en mettant qu'un court background de chaque personnage secondaire, comme pour rapidement passer dessus et montrer qu’il ne les oubliait pas. Cela dépeignait le ressenti qu’il fallait faire des histoires secondaires pour faire des histoires secondaires, et montrer que l'on savait en faire ; mais malheureusement c’est peu probant, et cela ne constitue ni ne s'allie en rien à l’intrigue principale. C'est comme si elles étaient un électron libre parallèle à l'intrigue de base, ce qui dénote que pour la majorité des acteurs, on aurait pu s'en passer que l’histoire aurait été là même, n’apportant absolument rien à cette dernière. Il y a quelques liens avec le héros principal, mais dans le fond, c’est tellement frivole, et davantage pour tenter de leur faire obtenir un vague rôle pour aider le héros, même si cela est complètement inutile. Au fil de mon visionnage, j'ai fini par totalement les mettre dans l'ombre. À vouloir trop en dire, ce film s’est totalement perdu.
Ces personnages secondaires, surtout Blandine, étaient voués à une sensation bien trop présente à mon goût, qui était de vanter les mérites de la ville de Dijon. Bien évidemment, cela n'était pas stipuler explicitement, mais la consonance, elle, l’était bien. Eh bien, très cher scénaristes, laissez-moi vous dire que je vais au cinéma pour voir un film et non une brochure de voyage. Je suis dans les salles obscures, pas dans un office du tourisme. Qui plus est, je pense que ma ville natale est assez réputé dans la France, sans qu’il y est besoin d’émettre un tel procédé pour entreprendre cela. Il aurait mieux fallu que vous vous concentriez davantage sur votre scénario pour endiguer ces divers soucis qui entachent votre histoire, plutôt que de juste faire une production dont le seul but est de faire de la promotion pour Dijon.
Les acteurs secondaires ont ce rôle là principalement, hormis ceux qui sont totalement figurants, quitte à ce que je ne comprenne pas leur métier autre ou leurs passions, tellement passés sous silence.
Il y a bien d'autres points que je trouve survolés et qui aurait mérité un peu plus de développement selon moi :
• Sybille et son problème de retardement psychologique (du moins c'est ce que je présume, qu'elle a un trouble neurologique lorsqu’elle répond un cran en retard par rapport aux questions de la dame qui je suppose doit être une psy ou une orthophoniste, n'ayant pas de précision quant à son identité). Je n'ai absolument pas saisi ou était son souci, le lien avec cette exercice, le fait d'aller voir cette dame, et qu'elle s’entraîne sans cesse avec les mots en regardant motus, des dicos, ou des becherelles il me semble, tout en rentrant n'importe quoi dans la fiche de la base de donné des collections, même si là je penche plus pour un ras-le-bol de sa part. Tout ceci aurait mérité plus ample éclairage.


• Le fait qu’il soit parti comme un voleur de son boulot pour aller rejoindre Sybille au Portugal. Concrètement, il a toujours son boulot ? Ils veulent faire un projet d'avenir là-bas ? Va-t-il s’installer avec elle dans le studio qu’il souhaitait ? Et pour ce qu’ils ont volé, le dérobé ne va pas alerter la police ? Tant de questions et d’incohérences laissés sans réponse, mettant le spectateur dans le flou, alors que cela n'est pas le rôle d'un film…


• Qui sont les personnes que nous voyons au début ? Amis, fraterie, cousins etc. On en sait rien, ou cela l'a été formulé très implicitement. Qui plus est une personne de l'entourage de Franck lui dit par le biais de son œuvre théâtrale préférée, qu’il est bon en improvisation. Franck nous le dépeint tout le long du film, mais cela ne lui donnerait-il pas le goût de refouler les planches pour tenter de ne se concentrer que sur ce type de jeu, pouvant peut-être le guider à avoir du succès au sein de son domaine de prédilection ? Il n'a jamais été dit qu'il tournait le dos définitivement au théâtre, sinon il ne l'aurait pas utilisé pour parvenir à ses fins. Cela aurait donc été intéressant de savoir ce qu’il aurait choisi de faire et où cela l'aurait conduit si on l'avait vu creuser cette piste.


• La fin de ce film. Mon dieu ? Qu'est-ce que cela veut signifier ? Vous en aviez marre, cela ne vantait plus les louanges sur Dijon alors vous l'avez bâclé ? Non, éclairez-moi, car je ne vois pas d'autres explications. La partie sur le Portugal, c’est un « bonjour/au revoir » presque pas dissimulé, ou alors si ce n’est pas cela, expliquez-vous, car il est difficile de déceler autre chose, selon moi, tellement cela s’en apparente beaucoup. Il lui montre l'endroit qu'elle voulait voir pour son anniversaire, car la romance reste le fil conducteur, et après, plus rien, et on voit à peine le paysage. Le cadrage, la manière de filmer et le contexte, s’il avait été tout autre, aurait pu donner une fin tout à fait convenable, comme il s'en fait à la pelle avec un dernier plan sur du paysage, mais là, cela n’était pas le cas et on peut dire que cette fin m'a laissé sur ma faim. J’attendais la suite qui n'est jamais venue.


Conclusion : Le film se regarde, si on cherche un film pour passer un moment, mais il n'a rien d'exceptionnel. Lorsqu'on la vu une fois, c’est amplement suffisant d’après moi. Cela n'est pas le type de film qui va rester dans les annales. Après même s’il n'y a pas vraiment de construction entre le principal et le secondaire, il n'y a pas de longueur et je ne me suis pas ennuyée un seul instant. Ce qu'ils voulaient faire passer s'enchaînaient bien et dénotant d'une rythmique convenable. Donc à voir au moins une fois, d’après moi, surtout si l'on est pas un adepte des descriptions au cœur des films, car cela n'est pas ce sur quoi ce dernier se centre ; ce dernier se fondant davantage dans l'action.

Garfieldthecat
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le 27 août 2019

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