Je ne veux plus jamais ça

Quand on tombe sur ce genre de film, on sait que ça va être mauvais.
On le sait, on le sent.
Déjà l’affiche fait peur, disons le clairement. Dites vous que quelqu’un a été payé pour la faire, effrayant n’est ce pas ?
Ensuite on a eu la bande-annonce, qui donnait clairement envie de fuir ce film comme la peste. Dites vous que quelqu’un a été payé pour la monter, vous connaissez la chanson…
Mais aussi peu attrayante soit l’œuvre, on a une forme de curiosité masochiste envers elle.
Comme quand on regarde des vidéos virales d’accident, de mecs qui tombent d’un pont, qui font un bide monumental, ou qui se cognent les couilles suite à une chute.

Est ce que ce film est semblable à une énorme coup dans les testicules donc ?
La réponse est oui. Et bien plus encore.
Car regarder un navet c’est rigolo. La médiocrité fait rire parfois. Ici elle gêne, elle irrite et elle désespère.

Et on devine très vite le désastre monumental que ça va être…
On commence sur le personnage principal qui présente sa vie en voix-off. C’est quand même fantastique que dès la première seconde on nous montre clairement qu’il n’y aura aucune imagination, aucune identité. C’est misérable.
Donc Inès nous présente sa vie de rêve de petite bourgeoise friquée sur le point de devenir avocate. Ce qui me semble terriblement inquiétant d’ailleurs… Parce que si avec 12 de QI et une attitude de débile immature on peut devenir avocat, ma confiance déjà toute relative en la justice risque fort d’atteindre le point zéro...
Donc cette avocate de Monopoly nous montre qu’elle boit du jus de fruit, qu’elle a un amoureux qui est avocat aussi (et lui il a l’air moins con qu’elle, c’est drôle), et surtout qu’elle a un BFF qui ressemble à une carpe coincée dans un corps d’homme et qu’on force à dire des mots.
Ce BFF est visiblement amoureux d’elle parce qu’il est lourd. Et elle elle l’aime pas, parce que c’est une chieuse.
Mais un jour, elle voit que son amoureux est sur un site de rencontre.. Alors elle s'en va faire une scène au tribunal, avec de merveilleuses envolées du genre « wsh bouffon t’as une petite bite et t’es un chien d’la casse gros », c’est une littéraire. Avocate la dame.
Et là on a un gros souci. Parce que mademoiselle ne reproche pas vraiment une infidélité à son conjoint à lunettes, mais uniquement sa présence sur les réseaux. L’amoureux essaye d’expliquer que c’est pour discuter uniquement, mais madame est colère.
Alors on se doute bien qu’il a peut être envoyé quelques photos délicates à moulte conquêtes virtuelles (ça arrive), mais c’est un film bon dieu ! Pourquoi ne pas avoir simplement écrit le scénario de sorte à ce qu’il la trompe vraiment ? C’est quoi le but ? Montrer qu’Inès est une connasse castratrice ? Parce que faire passer le mec pour un gros connard simplement parce qu’il est sur un site…… Ça ne fonctionne pas. On a aucun mépris pour lui, au contraire on est soulagé qu'il soit débarrassé de cette emmerdeuse.

Alors évidemment, il se fait insulter de tous les noms. La chieuse appelle sa mère, bingo c’est une chieuse aussi, et elle a visiblement enfanté à son 11ème anniversaire...enfin bref !

Alors chieuse va rejoindre ses potes pour se bourrer la gueule, et on nous les présente donc subtilement...

On a la chiennasse qui n’existe dans le film que pour indiquer que c’est une traînée vulgaire et écoeurante. Elle se cambre sans arrêt en malaxant ses seins en plastoc. Elle dit des insultes à tout va, et elle explique toutes les 2min aux 2 de tension qu’elle est en chaleur et qu’elle a envie de se faire baiser. La finesse.
J’ai rien contre les personnages vulgaires quand ils sont : - soit drôles - soit sensibles derrière leur apparence de gros beauf (qui semble finalement n’être qu'une carapace). Chez ce personnage, c’est de la simple vulgarité lourdingue. Absolument zéro charme ne se dégage d’elle, c’est à vomir.
Alors oui, on lui offre bien une petite romance à la fin, pour l’humaniser sans doute. Mais la romance est toute aussi pitoyable, on a l’impression de voir 2 drogués qui se regardent durant un AVC, c’est ridicule…

La 2ème pote c’est le cliché de la meuf victime. Littéralement, durant tout le film tout le monde va se foutre de sa gueule. Pourquoi ? Parce qu’elle parle bien. Voilà.
Je ne vais faire aucune blague, et je vais me contenter de lister les raisons pour lesquelles elle s’en prend plein la gueule par ses « potes » :
-elle a du vocabulaire. Elle dit des mots et des expressions qui existent, et qui sont pertinentes. Mais comme le film est peuplés d’avocates analphabètes, bha elles comprennent pas. On a alors le gimmick du « MDR meuf qui dit ça ? » dès que la pauvre ose prononcer un mot de plus de 2 syllabes.
-elle lit. « Lol meuf, mais qui lit aujourd’hui ? » je dois expliquer aussi ?
-elle est polie. Elle dit « s’il te plaît », « merci », elle trouve parfaitement normal de ne pas rentrer dans la maison d’un hôte avec des chaussures sales…
Et je ne suis vraiment pas de mauvaise foi, je le jure. C'est du littéral, je cite vraiment ce qui se passe dans le film.
Je comprends parfaitement l’idée d’un personnage cliché trop savant, trop « fayot » comme disent les grandes filles de 15ans. Mais là y’a aucun excès dans le personnage. C’est juste légitime. Y’a rien de drôle à utiliser des mots que tu trouves dans n’importe quel livre que tu ouvres qui n’est pas écrit par un influenceur instagram.
Enfin là le film se moque clairement du simple principe d’éloquence. C’est hallucinant. À quel moment dans l’histoire le fait d’être juste un tout petit peu intelligent, poli et délicat est devenu une honte justifiant la moquerie ? Moi ça me rend malade, vraiment.

En plus, cette fleur délicate accepte bêtement les insultes qu’elle se prend. Elle reste amie avec ces connasses, même si elle en est le souffre douleur. C’est assez représentatif des groupes de filles du collège en fait. Il faut toujours une victime dans la bande que les autres massacrent avec un sadisme monstrueux.
J’aimais déjà pas voir ça quand j’avais 13ans, mais alors là avec des meufs de 30ans…… Et je suis désolé mais c’est pas normal que l’actrice de la fayote ait accepté ce rôle. C’est finalement cautionner ce genre d’attitude que de penser que c'est bien d'en rire. Ce n'est pas drôle. C'est terriblement triste et détestable.
Précisons que dans la vraie vie, ces filles finissent détruites et instables, c’est un comportement horriblement nocif.

Enfin bref, si vous croyez qu’il n’y a que ça de profondément méprisable dans le film……

Ce qu’il y a d’insupportable c’est aussi le rôle du mec (la carpe, vous vous souvenez ?).
Ce mec est censé représenter un idéal, un homme parfait. Mais perso j’y vois une fonction. Limite un robot quoi (et je dis pas ça pour son jeu vide). Le robot est programmé pour faire tout bien, céder aux moindres caprices enfantins d’Inès.
(D’ailleurs ce mec est barman dans un pauvre stand de plage et ne semble y travailler que 2 jours par semaine et pourtant il habite dans une putain de villa tout seul.
C’est quoi votre délire de vous comporter comme des enfants mais de vous donner des allures de bourges ? On y croit pas à votre fantasme hein... )
Un autre gamin quoi.…
Et le PIRE, c’est que dès qu’il se comporte en adulte il se fait remballer.
Exemple : Inès est pleine de sable et elle s’amuse à s’essuyer sur la banquette de la voiture de Dylan.
Dylan, évidement bien emmerdé lui fait comprendre que c’est pas un comportement tip top.
Et évidemment on a le retour de la blague « lol tu dis des mots qu’on utilise plus depuis le moyen âge mdr » parce que ce valeureux Dylan ose lui sortir qu’elle est enquiquinante.
Crois moi qu’il a choisi ce mot pour éviter de te lâcher avec intensité que t’es qu’une putain de grosse connasse détestable qui passe sa vie à se comporter comme une collégienne.
Ça aurait été tellement libérateur qu’il ose la sortir celle là (l’insulte, pas Inès. Quoi que…).

Et puis d’ailleurs ce chevalier Dylanien va continuer de lui dire qu’il l’aime. Sans arrêt. Une variante du syndrome de Stockholm je crois. Comme un professeur qui aime l'insupportable teigne de l’école.

Sauf que Dylan rencontre une autre meuf. Immensément plus jolie et charmante (vu l’absence de charisme de l’intégralité du casting, c’est pas difficile de faire mieux).
S’ensuit alors des moments de compétition atroces entre Inès et random bonasse.
Notamment durant cette partie de ping-pong... D’ailleurs elles jouent avec la moitié de la table, l’autre étant perpendiculaire pour permettre le rebond. Sauf que quand on met la table comme ça c’est pour jouer tout seul en fait. Là vous êtes 2. Donc vous pouvez jouer normalement…
...
Et évidemment ça finit sur une finale aussi intense qu’un tournois de pêche entre tétraplégiques…
Et puis Inès frappe bonnasse qui s’éclate sur la table. Et c’est probablement censé faire rire parce que c’est drôle de frapper les gens. Et les traumas crâniens aussi c'est rigolo.

Et ensuite la complétion s’enchaîne partout.
Bonasse frime en montrant qu’elle sait nager, le tout en sortant des punchlines beaucoup trop longues. Honnêtement, on dirait un enfant qui essaye d’être classe et de sortir un truc stylé alors qu’il sait pas quoi dire, donc il bégaye.
Et c’est ça pendant peut être 15min. Un quart d'heure de gêne intense.
Et sans blaguer, ça aboutit sur cette fille qui se fait agresser par un inconnu, et Inès qui trouve encore le moyen de la rabaisser après ça.
Donc la compétition se finit de cette façon. La fille effrayée qui demande de l’aide à Dylan, Inès la traite de pute et finalement Dylan l’envoie chier pour rester avec Inès.
Y’avait 1000 façons de clore l’affrontement, mais quelqu’un a décidé que ça devait se finir comme ça.
Honnêtement ça me terrifie.
Vous aurez pu carrément la laisser se faire violer et partir dans votre coin en amoureux aussi. C’est du même niveau. Son agression n’existe que pour que Dylan retourne avec elle pour la rassurer 3min avant de l’abandonner. Vous n’avez aucune race.

Donc après Inès et l’autre se mettent ensemble. Au bout de 2min ils parlent de mariage. Et tout va bien et blablabla.
Sauf que TOUT À COUP, Inès découvre que Dylan communique encore avec bonasse par sms !
Il lui a envoyé un « salut ça va ? » (je vous jure, c’est vraiment ça). Mais quel immonde connard !!
Demander des nouvelles d’une fille qui a failli se faire violer, mais « qui fait ça mdr ».
Donc on se retrouve dans un autre cliché de la comédie romantique chiante, la rupture de 10min où le mâle doit aller reconquérir sa belle qui le fuit pour se faire désirer.
Et ça aboutit BIEN ÉVIDEMMENT sur une déclaration d’amour pitoyable à base de « oui j’ai une petit teub mais je m’en fous parce que je t’aime » (c’est à peine détourné). Et honte absolue, Inès ose balancer à Dylan qu’il a peur de grandir alors qu’elle n’a pas été foutue de se comporter en adulte pendant tout le film. Blablabla je t’aime et puis gros bisous dégueulasse de niaiserie et blablabla happy end de merde.

Je te veux, Moi non plus est une purge. Une œuvre honteuse que n’importe qui d’un minimum sain d’esprit ne PEUT PAS apprécier.
Et j’ai pu paraître assez méchant et sadique, mais croyez moi je suis très très juste dans mes propos.
Je trouve ce film scandaleux.
Alors bien sûr il est très mauvais. C’est cliché, à l’image de sa musique qui n’est rien d’autre qu’une compil de TOUTES les chansons qu’on retrouve dans TOUTES les comédies romantiques nazes.
Il n’y a pas une once de créativité. Le degré zéro artistique.
Les acteurs jouent terriblement mal, et leurs personnages sont pourris de l’intérieur.

Mais ce qui me dégoûte le plus dans cette pourriture, c’est les messages, et les représentations qu’il a.
Le film nous montre qu’il faut se moquer des personnages intelligentes et polis. Parce que c’est TEEEEELLEMENT mieux d’être des pestes.
Le film dit que l’amour c’est jouer à des jeux de gamins. C’est se faire désirer et dominer l’autre, qu’il vous cède tout même vos conneries dégradantes (sinon il ne vous aime pas vraiment).
L’amour c’est offrir plein de cadeaux, c’est habiter dans une grande villa de luxe et vous faire le petit déjeuner qu’à vous. D’ailleurs la fidélité c’est important ! Si ton mec ose parler à une autre fille (même une fille qui s’est faite agressée) pour prendre de ses nouvelles, c’est un chien.
S’il est sur les réseaux et qu’il parle à des gens, c’est un GROS chien.
Un mec doit être votre objet et faire ce que vous lui dites.
Même si c’est votre meilleur ami d’ailleurs. Dans ce cas il n’a pas le droit de voir d’autres filles. Mais vous, ne vous gênez pas pour baiser, girl power.
Et vous avez PARFAITEMENT le droit de rabaisser votre amoureux parce qu’il parle bien, parce qu’il n’est pas d’accord pour tabasser une caissière qui fait son travail, parce qu’il a une petite bite aussi.

C’est le niveau zéro du romantisme et de l’amour. C’est une relation que PERSONNE ne veut avoir. Et si la vraie Inès est comme ça dans la vraie vie, je pense qu’elle est l’équivalent féminine des mecs malsains et oppressants qu’il est visiblement de bon ton d’afficher sur Twitter de nos jours.

J’ai honte pour tout ceux qui ont participé à ce désastre.
Et encore une fois je n’exagère rien.
C’était une expérience douloureuse, je me suis vraiment senti mal.
Me dire que certaines personnes puissent aimer ça me détruit.
Voire une telle ode à l’immaturité, à l’irrespect de l’homme mais aussi de la femme…

Vous avez 30ans. Et vous semblez vivre dans un monde totalement faux d’enfant de 16ans. C’est terrifiant...
L’amour ce n’est pas ça ! Vous me faites vraiment peur !
Ce n’est pas normal comme comportement.
Ce n’est pas normal de produire ce genre de chose, ce n’est pas normal de le sortir !

J’ai pas les mots pour exprimer à quel point c’était la pire expérience possible. C’est un des pires films que j’ai vu, tant sur le fond que sur la forme.
Je suis juste dévasté qu’une telle immondice puisse exister.
Et d’une certaine façon j’espère que ça va être un échec retentissant (même si je n’y crois pas) afin que vous vous remettiez en question.
Effectivement vous n’avez aucun talent. Mais pire que ça encore, vous tenez des propos et vous offrez des messages effarants.
Donc honte à vous. Et le mot est faible.