Ils et elles ont été victimes (de vols à l’arraché, de homejacking, de braquage ou encore de viols incestueux) et vont faire face à des auteurs d’infraction, dans un but bien précis, celui du dialogue, afin de poser des mots sur des souffrances et des traumas, de faire éclater la colère, de comprendre pourquoi ils ont été confrontés à tels agissements et pourquoi ces individus ont fait preuve de violence envers des inconnus.
Après avoir traité de l’adoption sous X (Pupille - 2018), la réalisatrice Jeanne Herry s’intéresse cette fois-ci à la "justice restaurative", un espace de dialogue sécurisé entre des détenus et des victimes (prévue par la loi pour la première fois en France en 2014 et mise en application depuis 2017). Je verrai toujours vos visages (2022) est un film choral où l’on suit ces médiateurs bénévoles qui permettent aux deux parties de pouvoir échanger, panser les plaies des uns et favoriser la réinsertion des autres.
Si le film s’avère assez mièvre par moment, on parviendra néanmoins à en faire abstraction face à une solide distribution (aucune fausse note, l’ensemble du casting s’avère prodigieusement bon, mention spéciale à Adèle Exarchopoulos, Leila Bekhti & Gilles Lellouche), sans oublier le scénario et les personnages qui sont très bien écrits (la réalisatrice à pu assister à des formations de médiateurs). Il en résulte une impressionnante immersion au cœur de ces cercles de parole, magnifiée par ses acteurs, ça vous prend aux tripes. Malgré un côté bien-pensant trop appuyé, le film n’en reste pas moins une très belle découverte, permettant de mettre en lumière un dispositif encore trop méconnu.
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