On le sait : Maïwenn aime (beaucoup) parler d'elle à travers ses films, et ce n'est clairement pas « Jeanne du Barry » qui changera la donne. Car à travers ce personnage de courtisane, c'est évidemment de sa vie, de sa personnalité que l'actrice-réalisatrice (également interprète du rôle-titre, est-il nécessaire de le préciser) souhaite causer, au détriment d'une dimension historique assez discrète, qui ne semble pas plus l'intéresser que ça. Limitant ainsi la portée de l'œuvre, sans la rendre inintéressante pour autant.
Car si on peut donc lui un certain « autocentrisme », on ne peut être qu'admiratif du travail sur la photographie, la lumière, les costumes, la mise en scène classique mais très soignée offrant de très beaux plans et plusieurs scènes assez émouvantes. L'œuvre finit d'ailleurs par prendre la tournure assez étonnante d'un mélo, sans doute embelli par rapport à la réalité mais auquel il n'est nullement interdit de prendre un certain plaisir, à l'image d'une galerie de personnages plutôt bien écrits, interprété par des acteurs talentueux (notamment India Hair, Pierre Richard et surtout le toujours excellent Benjamin Lavernhe).
La grande attraction restait toutefois, bien sûr, le grand retour de Johnny Depp sur grand écran, choix évidemment curieux mais finalement plutôt séduisant, son charisme et sa présence naturelle demeurant intacts. Au final, un luxueux divertissement (les décors intérieurs sont superbes) vaguement historique, où Maïwenn fait du Maïwenn avec ce que cela implique : sur ce coup-là, je trouve le résultat plutôt réussi.