Premier long métrage de Frédéric Carpentier, « Jeunesse sauvage » est un focus immersif sur la jeunesse paumée et oubliée d’une France qui ne fait plus toujours rêver. En nous proposant une fiction proche du documentaire, le réalisateur français (et ancien animateur d’ateliers artistiques) nous entraîne dans les quartiers difficiles du Sud de l’Hexagone, là où survit une frange d’une génération abandonnée par leurs aînés, l’éducation ce que leur nation avait d’humanité. Caïds des banlieues portuaires où se côtoient emplois précaires et misère, les membres du gang de Raphaël arrachent à la volée ce qu’ils peuvent revendre au négocier, s’accaparant un peu de ce qui ne leur a jamais été donné.
Presque documentaire (parce qu’appuyé sur rencontres que le réalisateur a pu effectuer par le passé), « Jeunesse sauvage » recèle une authenticité et une sincérité honorables, une violence psychologique tacite mais aussi parfois affichée et un discours non moralisateur qui éveille les consciences et prête à réfléchir. Parfois décousue et à l’image des multiples protagonistes qui se succèdent ou se côtoient sur notre écran, l’intrigue montre les désillusions d’une jeunesse qui n’a qu’une seule préoccupation : celle de vivre au quotidien sans se soucier des lendemains. Un film fort qui prend parti sans accabler, un premier film réussi que l’on vous conseiller de regarder ne fût-ce que pour la performance de ses jeunes acteurs qu’on n’est pas près d’oublier.
Avis complet: https://www.ecran-et-toile.com/juillet-2020/jeunesse-sauvage